Le Furum Civil, l’ONG 3D et le Natural Resource Governance Institute ont organisé, ce mercredi 17 mai à Dakar, le forum économique sur le secteur extractif au Sénégal.
Il s’agit, selon les organisateurs, d’un espace multi acteur qu’ils ont voulu mettre en place pour discuter autour de la problématique de la question des ressources naturelles notamment sur la question des revenus pétroliers er gaziers. Cette rencontre entre dans le cadre du programme Transparence et Redevabilité dans le secteur des Industries extractives au Sénégal (TRACES – Transparency and Accountability in the Extractive Sector in Senegal). Il vise à accroître les mécanismes de transparence et la redevabilité dans le secteur minier, pétrolier et gazier pour une meilleure gestion et distribution des revenus afin de bénéficier à tous les sénégalais les avantages de l’exploitation.
« On sait qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de supputations mais également il y a toute une problématique autour de la question de la gestion des revenus, le lien et le rapport entre le global et le national sur le montant », a expliqué Mamadou Seck.
Cette première édition a réuni plus de 150 acteurs, décideurs et parties prenantes. Elle a pour but de susciter l’intérêt de diverses parties prenantes pour se mobiliser autour des questions de gouvernance du secteur extractif dans la période précédant l’accueil par le Sénégal de la conférence mondiale de l’ITIE en juin 2023. Prévue les 13 et 14 juin, la neuvième conférence de l’ITIE est placée sous le thème « Transparence en Transition ». Cette grande rencontre marquant le vingtième anniversaire de l’ITIE va réunir plus de 1 000 participants pour dresser un bilan des projets réalisés dans la publication et l’utilisation de données ouvertes pour éclairer les prises de décisions, l’analyse et le débat public sur la gestion redevable des ressources naturelles.
« Une mauvaise gestion des ressources peut avoir l’effet contraire de ce qui est attendu. Quelle est la pertinence aujourd’hui d’avoir des richesses et à termes de se retrouver pauvre ou en conflit. L’idée d’initier ce type de rencontres, c’est déjà d’inciter un dialogue, (…) d’avoir un cadre multi acteur où tous les acteurs vont discuter autour de la problématique de la gestion des revenus et pour travailler à instaurer un climat de sérénité », a ajouté le Directeur régional Afrique francophone de NRGI.
Il appelle l’Etat a intégrer dans ses politiques la question de la problématique de sa souveraineté pour contrôler les activités des entreprises, assurer une redistribution équitable et juste des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles aux communautés.
Selon Mamadou Mar Faye, le projet GTA a nécessité un financement de plus 5 milliards de FCFA. Avec les prolongations à cause des aléas sanitaires, techniques, climatiques, il est attendu une hausse du budget du projet. Le président du Cadre de Concertation des Compagnies pétrolières et gazières du sous secteur de l’amont a expliqué que pour la mise en place d’un forage, il faut décaisser entre 400 et 700 millions de FCFA par jour sur une durée de quatre mois.
Avant la découverte du pétrole et du gaz au large de l’océan atlantique, le Sénégal ne disposait pas assez de textes régissant le secteur extractif dans le cadre de la promotion du contenu local. Juste après les premières découvertes, le secteur privé national a mis en place une organisation pour le développement de l’expertise locale afin que les entreprises locales puissent bénéficier au maximum des marchés relatifs aux différents projets pétroliers et gaziers.
Invest in Africa entre dans ce cadre. Il est une organisation à but non lucratif qui a pour mission de rendre les économies africaines prospères. Il travaille en partenariat avec des entreprises des secteurs public et privé, identifie et aborde de manière pragmatique les défis liés aux activités commerciales en Afrique, en proposant des solutions plus efficaces et plus rentables. Il se propose de créer des partenariats intersectoriels durables, le renforcement des capacités des entreprises locales, la promotion d’une croissance dirigée par le secteur privé et la facilitation du doing business en Afrique.
Ses membres travaillent pour la promotion du contenu local en poussant les entreprises locales à respecter les normes internationales et à développer des stratégies pour imposer leurs forces sur le marché.
Le Sénégal a créé, en 2017, l’Institut national du Pétrole et du Gaz. Son objectif est de former des techniciens et ingénieurs sur les métiers du pétrole et du gaz afin de réduire le gap enregistré dans la qualification des populations. Aujourd’hui, 78 ingénieurs et techniciens ont été formés dans cette structure et opérationnels dans plusieurs entreprises du secteur minier, pétrolier et gazier.
Le Sénégal a adopté la loi n° 2019-04 relative au contenu local dans le secteur des hydrocarbures. Ce dernier renvoie à l’ensemble des initiatives prises en vue de promouvoir l’utilisation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et du capital nationaux dans toutes la chaîne de valeur de l’industrie pétrolière et gazière.