L’Algérie fait partie des quatre pays africains qui enregistrent un taux d’accès à l’électricité qui avoisine les 100 %. Avec un taux supérieur à 99%, ce pays arabe détient un excédent de plus de 13.000 mégawatts, suffisants pour alimenter ses voisins africains et du Nord.
Dans une interview accordée à la rédaction de Keur Massar Actu, le Directeur central, Partenariat et Développement à l’international de la Société nationale de l’électricité et de Gaz, qui participait au 20ème congrès de l’ASEA à Dakar, fournit les statistiques de la société, donne les facteurs explicatifs de la réussite et pense sur les projets pour une transition énergétique réussie et la mise en place de réseau d’interconnexion pour illuminer les pays africains déficitaires.
KMA : quel est le niveau de production d’électricité de la Sonelgaz ?
Sonelgaz est un groupe énergétique qui est parmi les meilleurs et les plus grandes sociétés d’électricité du gaz de l’Afrique. Nous disposons une puissance électrique qui dépasse les 24.000 Mégawatts, près de 115 centrales électriques reparties à l’échelle nationale, un taux d’électrification qui dépasse les 99% et un taux de pénétration du gaz de plus de 65%.
Nous sommes classés sur le plan de distribution du gaz parmi les premiers au monde. La population de notre pays est estimée à plus de 45.000.000 d’habitants sur une superficie de plus de 2.000.300 km². Notre pays englobe quarte climats et compte 44 régions complètement différentes. On a un désert, une région montagneuse, des hauts plateaux et un littoral.
Aujourd’hui, Sonelgaz disponible d’une capacité de production qui dépasse les besoins des consommateurs nationaux. La consommation moyenne annuelle est inférieure à 11.000 Mégawatts alors que notre production est de 24.000 Mégawatts. Ce qui lui donne une marge de manœuvre pour exporter l’excédent en énergie aux pays voisins. C’est pour cette raison que nous espérons qu’on aura les interconnexions des réseaux africains.
Nous avons déjà un réseau interconnecté avec nos voisins et nous fournissons de l’énergie selon les besoins de nos voisins pour leurs donner au moins un peu de nous dans des moments de crise et des fois, continuellement.
Nous sommes en train de mettre en place un projet d’interconnexion avec l’Europe à travers un câble qui reliera l’Algérie de l’Italie.
Comment l’Algérie a réussi à avoir un taux d’accès à l’électricité qui dépasse 99% ?
Il y a une approche qui a été préconisée par nos prédécesseurs, anciens gérants, des gestionnaires de cette prestigieuse société. Ils ont pris une option. C’est-à-dire de commencer, d’abord, par les grandes villes et ensuite s’engager dans les villages, dans les zones un peu isolées et lointaines.
Pour réussir cet objectif, il fallait créer d’autres champions des sociétés de travaux. A la fin des années 1970 et le début des années 1980, nous avons commencé à mettre en place les infrastructures adaptées. On a créé cinq sociétés, au départ. On les a dotées des outils, des moyens humains et matériels et on a commencé à travailler, mètre par mètre kilomètre par kilomètre et aujourd’hui Dieu merci cette politique a donné ses fruits.
Le financement de ces projets était assuré par l’Etat. La population, de son coté, avait une participation dérisoire. Aujourd’hui, nous sommes très fiers d’avoir donné l’électricité, cette énergie qui est nécessaire, à tout citoyen algérien à l’échelle nationale, sur une superficie de 2.000.300 km².
J’espère que mes frères Africains feront de même pour alimenter tous les villages qui sont dans leurs pays. Ils ont une autre option et d’autres démarches qui ne sont pas comme la nôtre mais on essaie de partager avec eux cette expérience et j’espère que ce sera utile pour introduire cette énergie dans toutes les localités. N’oublions pas qu’aujourd’hui les hôpitaux ont besoin de cette énergie. La télévision et l’internet, avec la mondialisation, ne pourront pas fonctionner sans cette énergie.
Il y en a des facteurs clés qui nous ont permis d’aller vers ce chemin vu que l’Algérie dispose des gisements importants en gaz. Cette énergie qui est propre et verte.
Cette politique nous a permis de mettre en place autant de centrales électriques, cycle combiné où on utilise le gaz comme une matière première. Ce qui donne l’énergie électrique souhaitée. Toute cette énergie est transportée par un réseau immense qui couvre toute la partie Nord.
Pour la partie Sud, on a beaucoup de désert dans plusieurs villes et on a des centrales avec du diésel et à base de turbine qui produise de l’énergie pour l’Algérie.
Quelle est la première source d’énergie en Algérie ?
Aujourd’hui, c’est le gaz qui représente plus de 95% de la production électrique. On a une petite partie de l’énergie éolienne.
Pour commencer à réfléchir sur les énergies renouvelables, nous avons un projet à long terme. On a commencé à la fin des années 1980 et au début des années 1990 en mettant en place des sites-pilotes dans beaucoup de villages. On a introduit l’électricité dans le réseau de distribution à travers le solaire. En changeant de technologie, on a opté pour la fabrication de panneaux solaires chez nous en Algérie. Le projet est toujours en cours et nous pensons que nous allons accélérer le processus dans la décennie prochaine. Le but, c’est d’atteindre un taux appréciable de ratio contre le gaz qu’on utilise aujourd’hui.
Il y a encore d’autres ambitions. Nous travaillons actuellement sur un projet pour l’introduction de l’hydrogène dans la production de l’énergie et sur lequel il y a une feuille de route qui a été mise en place. Notre objectif, c’est de prendre l’hydrogène vert ou gris ou bleu et rendre comme étant un combustible pour produire de l’énergie électrique.
Par Oumar BA (barouba90@gmail.com)