Au lendemain du procès de Ousmane Sonko pour diffamation contre le Ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, les Organisations non gouvernementales de la Diaspora africaine en Europe, du groupe Agir Europe Afrique, de l’Union des Jeunesse de la CEMAC et de l’Organisation mondiale de la paix effectuent une mission conjointe d’apaisement à Dakar. A l’ordre du jour : des rencontres avec les différents partis politiques dont celui de Ousmane Sonko, l’Etat et les jeunes pour une sensibilisation à la préservation de l’Etat de droit au Sénégal.

A l’occasion de leur premiere rencontre avec la presse, le Président de l’Union des Jeunesses de la CEMAC a accordé une interview à la rédaction de Weer Bi.

Weer Bi : quel est l’objectif de cette mission ?

Cyrille N. Nguiegang : Il faudrait dire déjà que le Sénégal est un grand pays africain. C’est un pays d’hospitalité. C’est un pays où quand vous le découvrez, vous n’avez plus la possibilité d’en passer à cause de son hospitalité, du respect de ses institutions et de la poursuite de sa démocratisation qui rassure beaucoup d’Africains qui, aujourd’hui, aspirent à des pays démocratiques. Ainsi, avait dit le Président Barack Obama, l’Afrique a besoin des institutions fortes et non des hommes forts. Et c’est l’exemple au Sénégal qui est en train de le montrer à travers ses institutions.

Nous avons organisé cette mission que nous avons dénommée : une mission d’apaisement. Pourquoi, parce que nous estimons que la population est manipulée. Parce que quel que soit ce qu’on peut dire dans un Etat, une fois que son appareil judiciaire n’est plus crédible et ça veut dire que l’Etat est dépourvu de sa moelle épinière. Dans les années passées, l’ancien président Maître Abdoulaye Wade qui en 1993 était dans la même posture que celle de Ousmane Sonko a été taxé par le régime en place d’avoir causé le décès de plusieurs citoyens. Ce dernier a été convoqué devant la haute juridiction du pays. Ses partisans disaient qu’il ne devait pas déférer à la convocation parce que la justice était instrumentalisée. Malgré la position défendue par ses partisans, il a été acquitté suite à son procès qui n’a provoqué aucun dégât.

Le président Ousmane Sonko a soutenu qu’un Ministre a fait un détournement. Le concerné a porté plainte pour diffamation. La seule option qui s’offre à Ousmane Sonko, c’est d’aller répondre et d’apporter les preuves. Une fois les preuves présentées, les communautés nationale et internationale prendront acte.

Ce dossier n’a pas besoin de provoquer des cas de violences ou des pertes en vie humaine. On ne peut pas voir dans un pays africain, un citoyen faire l’objet d’une violence et en même temps croiser les bras. C’est impossible. Si on ne fait rien, cela veut dire que nous sommes complices de tout ce qui pourrait y advenir.

Quel est votre plan d’action ?

Dès les premiers jours de notre mission, nous avons échangé avec la société civile sénégalaise pour avoir des informations par rapport à la situation qui prévaut depuis le début de l’affaire. Nous venons de faire une déclaration (ndlr : mercredi 29 mars) pour appeler le peuple sénégalais au calme. Nous comptons rencontrer toute l’équipe du président Ousmane Sonko, d’autres partis de l’opposition, l’Etat du Sénégal et la jeunesse. L’objectif est de trouver des solutions pour que la paix règne au Sénégal, permettre aux sénégalais de s’exprimer librement et de faire comprendre que dans un Etat de droit toutes les institutions doivent d’être respectées. Il est également important de montrer que l’appareil judiciaire d’un pays ne dépend pas forcément du chef de l’État. Parce que les pouvoirs sont divisés et chacun, devant l’histoire, assume pleinement sa tâche.

Apres les rencontres avec les différents acteurs du milieu politique, nous allons organiser une deuxième rencontre avec la presse, l’épine dorsale du fonctionnement d’un Etat, pour la présentation des résultats des entretiens.

Quel est le message que vous voulez délivrer à la jeunesse sénégalaise ?

Nous rappelons à la jeunesse que détruire est plus facile que construire et quand les étrangers viennent au Sénégal, c’est parce qu’ils apprécient les acquis démocratiques et la qualité des infrastructures. Le TER, les routes, le plan Sénégal Émergeant mis en place par les autorités ne sont pas pour le président, mais pour les Sénégalais. Donc, nous demandons à la jeunesse d’être consciente et de se réconcilier pour mettre fin à la destruction de biens publics. Pourquoi, parce qu’aucune jeunesse, manipulée, ne saurait demander des comptes à qui que ce soit. C’est à elle-même d’éviter de se faire manipuler. Parce qu’un procès d’un citoyen ne saurait être un procès politique.

weerbijournal@gmail.com

By Oumar

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