Plusieurs migrants ont choisi, ces dernières années, de revenir au Sénégal pour investir dans plusieurs domaines d’activités porteurs d’emplois. Parmi eux, des femmes qui avaient déjà des emplois et des garanties financières. Dans le cadre de ses productions scientifiques, la rédaction de Keur Massar Actu a rencontré des « femmes modèles » qui ont réussi leur réintégration économique et sociale malgré les contraintes financières et culturelles de la société sénégalaise.
Née au Sénégal, mère de cinq enfants et ayant passé près de quatre décennies dans la banlieue dakaroise, Patte d’Oie, Maïmouna Dieye fait partie de ces premières femmes à revenir au Sénégal, communément appelé « migrantes de retour » pour contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes, l’émigration sous toutes ses formes et l’indépendance économique des femmes.
D’une taille courte et engagée dans la promotion de la culture traditionnelle, Maimouna Dieye habite dans une cité à Patte d’Oie, une commune située dans le département de Dakar et peuplée de 41 106 habitants d’après le RGPHAE de 2013. Elle vit avec sa famille dans une villa à côté de l’avenue Seydina Limamoulaye (Route de l’aéroport).
L’actuelle maire de la commune de Patte d’oie, et Présidente nationale des femmes de Pastef, parti politique qui a porté sa candidature lors des élections municipales de janvier 2022 est par ailleurs Directrice générale d’une agence de représentation pharmaceutique au Sénégal. Ayant capitalisé plus de 22 ans d’expérience en tant que déléguée médicale, Maimouna Dieye est membre de plusieurs associations qui œuvrent pour la protection et la défense des droits des femmes et des jeunes.
Ayant découvert plusieurs pays européens et les Etats Unis très tôt, Maimouna Dieye a saisi toutes les opportunités du voyage. Puis qu’elle a découvert plusieurs cultures et civilisations, d’une part et des expériences professionnelles, d’autre part. Malgré les opportunités qu’elle a eues lors de ses différents séjours en Hollande, en Allemagne, en France, en Belgique, en Danemark, en Suisse, aux USA et dans plusieurs pays du Nord, la Suisse, Madame Dieye n’a pas souhaité rester longtemps avec les Occidentaux et être au service des nations étrangères, mais plutôt participer au développement économique de son pays. C’est ainsi qu’elle a choisi de rentrer avec des containers d’une valeur de 15 millions de FCFA pour recommencer sa vie à côte de ses parents et amis d’enfance. « Après cinq ans en Belgique, je me suis dit que voilà, il était question que je retourne dans mon pays. Parce que je n’avais pas les raisons ou en tout cas les mêmes raisons que certains émigrés qui pensent que rester en Europe est une finalité, alors que pour moi, retourner dans mon pays était la finalité », a-t-elle expliqué.
« A un moment donné, je me suis dit qu’il fallait rentrer avec beaucoup de questions, avec beaucoup d’incertitudes. Pourquoi, parce que je savais, quand je partais, ce que j’ai laissé, mais quand je rentrais, je ne savais pas, je ne pouvais pas savoir ce que j’allais trouver. C’était avec beaucoup d’appréhension, avec beaucoup de peur. Parce que voilà, c’est l’inconnu, ce n’est pas sûr, ce n’est pas quelque chose de clair. Donc, je me suis dit que je vais rentrer, en attendant de pouvoir me réinstaller et me réinsérer, avec quand même de la marchandise et puis essayer de voir comment avoir une certaine stabilité financière », a-t-elle poursuivi.
Dieynaba Ndiaye est professeure de droit au département des sciences juridiques à la faculté des sciences politiques et droit de l’Université du Québec à Montréal au Canada. Elle est la Directrice de l’Observatoire sur les Migrations Internationales, les Réfugiés, les Apatrides et l’Asile (Omiras). Elle soutient que le retour des migrants est dû à l’existence d’un lien entre le migrant et son pays.
« La personne qui quitte son pays pour aller travailler ou pour des raisons familiales (…) a toujours cette nostalgie. Et puis on a quand même des valeurs, on a été éduqué ici (Sénégal, NDLR). Nos familles sont restées au pays. Il y a ce lien-là qui existe entre le migrant et son pays », a-t-elle expliqué.
Elle animait un symposium sur la nécessité de « repenser la mobilité humaine sous le regard africain : analyse et perspectives » les 19 et 20 décembre 2022 à Dakar.
L’émigration internationale se caractérise principalement par des flux sus-sud essentiellement dirigés vers les pays de la sous-région ouest-africaine, et des flux sud-nord orientés vers les pays industrialisés de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Selon les données du RGPHAE de 2013, les trois premiers pays de destination des Sénégalais sont des pays de l’Europe occidentale (France, Italie, Espagne).
Avec le premier échec enregistré avec le commerce de marchandises importées, Madame Dieye a failli abandonner et reprendre sa valise pour tenter à nouveau une nouvelle aventure européenne. Mais avec son engagement et son courage, elle a réessayé d’autre projet et a par la suite obtenu gain de cause. Ce projet n’est rien d’autre que celui qui est en rapport avec son domaine de prédilection. C’est-à-dire l’industrie pharmaceutique. Puis qu’elle avait, après sa formation en délégation médicale, travaillé à Dakar pendant quelques années avant de rejoindre son mari en Belgique.
« Cinq mois après, la désillusion commençait à être là. Ce n’était pas évident et je me suis rendu compte que je n’avais pas fait une bonne opération (…) c’est là que j’ai commencé à réfléchir. Je me suis dit qu’on ne peut pas rester comme ça. Très tôt, j’ai eu à travailler, très tôt, j’ai eu à être indépendante et autonome, mais très tôt, j’ai su comment faire les choix. Donc je me suis dit qu’il faut réfléchir, être lucide, analyser la chose et après voilà donc j’ai pu décider de reprendre mon activité (rire) que je connais, que je maîtrisais. C’est-à-dire la vente des médicaments et c’est là que j’ai ouvert ma société à nouveau et je me suis associée avec quelqu’un. On a pu avoir de très bonnes opportunités et surtout de grosses commandes ».
« Quand on voyage, même si on n’a pas d’argent, comme on le dit, c’est qu’on gagne dans l’émigration à tout point de vue d’apprentissage, de développement des compétences transversales, d’acquisition d’expertises et cetera. Donc ce capital-là veut être exploité de plus en plus par les migrants pour contribuer à l’effort collectif (…) donc c’est une nécessité, c’est comme une obligation morale de revenir et de contribuer à l’effort collectif pour sortir nos pays du sous-développement, si on peut parler du sous-développement entre parenthèses et les femmes y contribuent évidemment », a soutenu la Professeure de droit à l’Université du Québec à Montréal.
Née en France en 1987 et issue d’une famille sénégalaise originaire de Dioudé Diabé, dans le département de Podor (région de Saint-Louis), Coumba Sow vit au Sénégal depuis plusieurs mois à la suite d’un congé sabbatique de 11 mois. L’objectif de son retour est de développer une entreprise de services. PariSénégal a pour vocation d’accompagner les projets des émigrés en lien avec le Sénégal.
Habitant dans une cité en face de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, Coumba Sow occupe un appartement au premier étage qui sert désormais de bureau pour recevoir ses invités, clients et partenaires. C’est dans son salon de séjour qu’elle nous reçoit un mardi après-midi. A l’intérieur, une petite valise contenant ses effets de toilette et habits est posée par terre. Elle prépare son voyage sur Paris dans la soirée pour organiser une rencontre avec des émigrés porteurs de projets.
La CEO de Pari-Sénégal, titulaire d’un diplôme de DUT en Technique de commercialisation et d’un Master en Banque-Finance est devenue officiellement entrepreneure depuis le 11 novembre 2022 avec la formalisation de sa boite de services. C’est à l’occasion de cette journée, qu’elle a organisé la deuxième édition de la rencontre PariSénégal sur l’investissement, l’installation au Sénégal et l’entrepreneuriat. Cet événement, organisé dans la capitale française, a réuni plus de 200 personnes.
Au Sénégal, les migrantes de retour ont commencé à revenir avant même la pandémie du Coronavirus. Mais cette dernière a augmenté la part des retours volontaires dans les flux migratoires. Une fois régularisées, les femmes deviennent le plus souvent des « saisonnières ». C’est-à-dire venir chaque hiver au pays pour amorcer une perspective d’implantation d’entreprises.
Adjaratou Wakha Aidara Ndiaye est professeure et spécialiste sur des questions migratoires. Elle est la directrice de l’Organisation non gouvernementale Exécutive de Partener West Africa-Sénégal. Elle soutient que les migrantes de retours préparaient leur retour à travers leurs voyages pendant les saisons d’été et de l’hiver. C’est ce qui a facilité leur réintégration.
« Elles vont en Europe pendant l’été et retournent dans leur pays pendant l’hiver et [ce voyage] leur permet en fait de voir quel type d’activités, elles pourraient dérouler au pays et commencer maintenant à songer à leur retour », a-t-elle expliqué.
Avec le phénomène de retour des migrants, le Sénégal ne dispose pas jusqu’à présent d’une base de sonnées sur le nombre exact, profil sociodémographique et économique des migrants de retour. Ce pendant, les dynamiques de migration interne et internationale au Sénégal sont dominées par des femmes. D’après le RGPHAE de 2013, on note une tendance plus importante des jeunes filles à migrer par rapport aux jeunes garçons, notamment dans les tranches d’âge comprises entre 15 et 29 ans. Le pourcentage de migrantes internes parmi les femmes est de 9,6 % contre 8,2 % chez les hommes dans la tranche d’âge 15-19 ans. Ce ratio est de 11,6 % contre 10,1 % dans la Tranche d’âge 20-24 ans et de 12% contre 11,3 % dans la tranche d’âge 25-29 ans.
Avant de créer PariSénégal, Coumba Sow faisait du bénévolat pendant plusieurs années en accompagnant les franco-sénégalais dans les démarches administratives. Ainsi, elle a aidé plusieurs Sénégalais nés en France pour obtenir leurs pièces d’état-civil, avoir leur nationalité sénégalaise, voyager pendant la pandémie du Coronavirus et dans certaines démarches consulaires.
L’installation de Coumba Sow est devenue facile grâce à son immersion dans la culture et la tradition de ses parents. Ce qui lui a permis de comprendre très tôt les différences interculturelles et de mentalités entre les deux peuples.
« Mon papa nous a toujours envoyés chaque année en vacances dans son village natal Dioudé Diabé. C’est dans le Fouta, département de Podor. On a eu une immersion quand même forte. On a compris nos origines, a-t-elle affirmé. L’adaptation au Sénégal, quand on est français, c’est sûr que ce n’est pas évident. Parce qu’on a ce qu’on appelle les différences interculturelles. Personnellement, je n’ai pas vraiment rencontré de soucis. Parce que, depuis toute petite, j’ai toujours été dans le réseau, je comprenais les différences de mentalité, de codes. Je sais m’adapter ».
Même si l’Etat du Sénégal a mis en place plusieurs structures comme le Fonds d’Appui au Sénégalais de l’Extérieur (Faise), la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des femmes et des jeunes (DER/fj), les Bureaux d’Accueil, d’Orientation et de Suivi (BAOS), le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (Fongip) pour accompagner les migrants de retour à mettre en œuvre leurs projets, PariSénégal n’a jamais eu le soutien de l’Etat et travaille donc sur fonds propres. Cette politique, engagée pour les Sénégalais de l’extérieur, a beaucoup contribué à l’éveil des consciences au sein de la diaspora, selon Coumba Sow.
Malgré cette situation, Coumba Sow arrive quand même à joindre les deux bouts et à se hisser au sommet de l’entrepreneuriat féminin. Grâce à son courage et son abnégation, elle est devenue un modèle de réussite et de réintégration socioéconomique pour les autres émigrés même si elle a encore des objectifs à atteindre. « Je travaille pour réussir. Je me donne les moyens pour réussir donc la valeur qui est internationale, que ce soit en France ou au Sénégal, c’est le travail (…) je ne suis pas du tout un modèle, mais en tout cas, j’essaye d’être exemplaire et j’essaye de montrer la vérité et la transparence », a-t-elle soutenu.
Maimouna Dieye a réussi grâce à la maîtrise des techniques de vente de médicaments, sa foi en Dieu et à sa détermination. « En tout cas, ce n’est pas en défaut d’avoir essayé et j’ai essayé, j’ai réessayé, j’ai essayé encore une fois et aujourd’hui alhamdoullilah, (…) depuis quelques années ça commence à bouger, ça marche, ça me permet en tout cas de vivre dignement avec mes enfants », a-t-elle affirmé.
La Directrice Exécutive de PWA-Sénégal fait l’historique de la réussite des femmes pour expliquer que les migrantes ont grandi dans une situation qui leur permet de s’adapter à n’importe quelle situation et de réussir. « Il ne faut pas occulter que la femme, quand même, a naturellement ce don de gestion. Parce qu’elle a toujours géré la famille. La femme a presque un don inné de management. Donc elle sait, à la limite, mieux faire que l’homme, a-t-elle soutenu même si elle ne remet pas en cause la capacité managériale de l’homme. La femme est appelée à manager une famille. Donc elle est éduquée pour gérer ses enfants, son époux, son ménage, les questions de sécurité, la gestion de la santé et la gestion de l’éducation de ses enfants ».
« Les gens ont tendance à oublier que la femme africaine a toujours été une travailleuse. Elle a toujours allié gestion du ménage et travail. C’est une fausse perception de penser en fait que c’est une nouvelle [tendance]. C’est ce qui a toujours été et donc ce qui explique qu’une fois en Europe, elles découvrent autres choses. Avec les leçons apprises de l’autre côté, lorsqu’elles viennent, elles réussissent comme on l’a dit tantôt. Elles ne viennent pas d’un coup parce qu’un retour, il faut le préparer. Ces saisonnières, qui partaient et qui revenaient, mettent en place un système qui leur permet lorsqu’elles sentent que maintenant, c’est bon, elles s’installent définitivement. C’est la clé quelque part de leur réussite : le fait de le préparer sur le long terme », a-t-elle ajouté.
Le Maire et la présidente de PariSénégal n’ont pas accepté de communiquer sur leurs chiffres d’affaires et le nombre d’emplois qu’elles ont créés.
C’est au début des années 2020 que Madame le Maire de Patte d’Oie a rencontré le leader de son parti et a pris la décision de s’engager en politique. A la veille des élections municipales de janvier 2022, elle déclare sa candidature à la mairie de Patte d’Oie. Le 31 janvier de cette même année, elle devient officiellement Maire pour un mandat de cinq ans. Une opportunité qui va lui permettre de poursuivre son combat contre les inégalités et de devenir un modèle de réussite sur le plan économique, politique et social. Et cette réussite sans condition ne dépend, selon lui, que des raisons simples. « Il n’y a pas de conditions. C’est des raisons qui sont simples, des raisons qui m’ont poussé à dire : moi, je veux être, je veux faire partie des personnes qui vont décider dans ce pays. Pourquoi, parce que je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’injustices, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de problèmes », a-t-elle dit.
Madame le Maire de Patte d’Oie s’active également dans plusieurs associations pour aider les personnes démunies. Pour continuer son engagement, elle s’est rendu compte qu’il était nécessaire de faire partie de la hiérarchie pour « mieux parler des problèmes de l’éducation des enfants, des problèmes sanitaires comme la lutte contre le cancer ».
La chargée de la décentralisation de la LISCA (Ligue sénégalaise contre le Cancer) a soutenu qu’elle n’est pas en mesure d’évaluer ce qu’elle a pu mobiliser pour défendre les droits humains.
Avec le développement économique et social noté ces dernières années et qui a poussé les émigrés à rejoindre leur pays d’origine, il est important, selon Madame Dieye, « d’essayer de voir comment encadrer, comment appuyer et comment surtout aider ces jeunes qui sont de retour » dans le développement de leurs projets puisque les migrants de retour ont la possibilité de réussir.
« J’informe, j’insiste et je confirme qu’on peut rentrer au pays avec la possibilité de réussir. En tout cas, moi, je suis rentrée depuis 09 ans. Alhamdoullilah, je rends grâce à Dieu. J’arrive à m’en sortir. Je me sens bien et depuis un an, je suis maire. Ça veut dire que j’ai la tête à ça. Donc, je ne souffre pas. Si je me permets de faire de la politique. C’est parce que j’ai la tête à ça », a-t-elle poursuivi en demandant à la diaspora sénégalaise de préparer leur retour et de l’organiser de la meilleure des manières parce que tôt ou tard, ils vont rentrer au pays.
« Il faut donc une mobilisation donc pour l’égalité et l’accès aux postes politiques. Parce que si elles viennent et qu’on les dresse en modèle politique donc ça va susciter une prise de conscience nationale », a lancé Adjaratou Wakha Aidara Ndiaye.
Les émigrés sénégalais participent de manière efficace à l’amélioration des conditions de vie de leurs familles par les transferts de fonds et d’équipements.
Selon les statistiques de la Banque mondiale en 2017, le Sénégal est le quatrième pays africain subsaharien Récepteur de flux financiers officiels en provenance de ses ressortissants résidant à l’étranger, derrière le Nigeria, le Soudan et le Kenya. Le volume de ces transferts est passé de 233 millions de dollars US en 2000 à 925 millions en 2006, puis à 1614 millions en 2013, 1929 millions en 2015, 2016 millions en 2016 Et 2220 millions de dollar US en 2017. Cela représente en moyenne à peu près 930 milliards de FCFA par an au cours des dix dernières années (2008-2017).
Les pays de provenance des envois de fonds sont très divers (Tableau 33). Mais on constate une prédominance de la France (647 millions en 2017) et de l’Italie (425 millions USD), suivis de l’Espagne (302 millions USD).
La Française d’origine sénégalaise s’engage également dans la lutte contre l’émigration régulière et/ou irrégulière. A Dioudé Diabé, un village situé à côté de la commune de Bababé en Mauritanie, elle organise, à l’occasion de son séjour, des échanges avec des femmes du village sur des questions relatives à l’autonomie financière des femmes et sur les réalités à l’étranger pour pousser les potentielles candidates à l’émigration à réfléchir avant de vouloir quitter le Sénégal.
Même si l’objectif final de Coumba Sow, c’est l’installation au Sénégal, elle sera toujours entre les deux pays. Puisque dans son entreprise, elle vend un lien entre la France et le Sénégal et intervient dans tous les deux pays. Une fois en Europe, elle réunit la communauté sénégalaise restée dans ces pays pour la promotion de la destination au Sénégal. En Afrique, elle fait des expositions sur les initiatives des entrepreneurs de la Diaspora pour permettre aux Africains de découvrir les produits et services de ces jeunes et aux différentes parties de favoriser le développement de leurs relations. « Mon lieu d’habitation rêvé et mon lieu d’habitation en tout cas aujourd’hui, c’est Dakar même si je suis entre les deux, je vis et je voudrais toujours vivre au Sénégal », a-t-elle rappelé.
Après la deuxième édition de PariSénégal organisée à Paris, le 11 novembre dernier, Coumba Sow prépare le « Grand salon PariSénégal » prévu ce samedi 25 février à Dakar. Lors de cette rencontre, plusieurs entreprises sénégalaises et françaises présenteront leurs produits et services aux Dakarois.
L’ancienne employée d’une banque en France a également un grand projet pour ses sœurs. Ce projet consiste à trouver des moyens auprès des bailleurs de fonds pour soutenir les femmes et surtout celles qui sont dans le milieu rural pour avoir des outils nécessaires afin d’entreprendre pour asseoir leur indépendance financière par l’accès par exemple à la terre.
« Un de mes rêves, c’est de contribuer à accompagner des femmes au Sénégal. Ça peut-être sur Dakar, mais aussi effectivement élargir dans les zones rurales afin qu’elles puissent se former, devenir indépendantes, se projette-t-elle. Par exemple, je me disais qu’elles peuvent avoir un lopin de terre, cultiver et récolter les bénéfices de leurs semences et je pense qu’en tant que franco-sénégalais, on doit avoir ce devoir de penser à : comment aussi avoir un impact direct sur les locaux au Sénégal par rapport à notre projet de retour au pays. Donc, c’est à suivre, on va voir comment trouver des partenaires et comment mener à bien ce projet pour optimiser au maximum In challah ».
Le Sénégal est devenu aujourd’hui une référence dans la promotion des droits des femmes. Il assure depuis des années une garantie dans l’accès des femmes aux postes de responsabilité et aux fonctions électives sans discrimination. L’application de la loi sur la parité a permis d’augmenter le nombre de députés-femmes à l’Assemblée nationale du Sénégal. Le pays compte aujourd’hui plus de femmes dans les parlementaires des pays de l’Afrique de l’Ouest. Le nombre de femmes dans la 14ème législature est de 73 sur 165 députés.
« En tant que femme, je pense que le Sénégal est le pays rêvé. Ce que j’aime bien dans ce pays, c’est que la femme a une vraie place dans la société. Elle n’est pas limitée. On la voit même au niveau du gouvernement avec des nominations. La femme peut être épanouie, libre, gérer son foyer et entreprendre ou être salariée dans ce magnifique pays en plein développement. Donc, on peut complètement réussir au Sénégal et j’y crois. Sinon je ne serais pas là », a dit Coumba Sow avec un sourire aux lèvres.
« De retour chez elles, elles doivent mettre en œuvre des conditions de réalisation de leur ascension sociale, de leur jouissance d’une certaine liberté et à ce titre elles devraient être considérées comme des vecteurs de changements sociétaux », a défendu Adjaratou Wakha Aidara Ndiaye.
La Directrice Exécutive du PWA soutient que, avec les opportunités liées à la découverte du pétrole te le gaz, l’Etat devrait orienter la plupart de ces femmes de retours vers des formations qui leur permettraient de pouvoir bénéficier et accompagner ce processus de développement économique et social qui sera bénéfique pour l’ensemble de la nation sénégalaise. Parce « qu’une réinstallation réussie de ces migrantes se caractérise par une nouvelle mobilité localement qui va permettre le développement de toutes les contrées ».
Selon la Directrice de l’OMIRAS, tant que nos pays sont gouvernés par des hommes, l’Afrique restera dans le sous-développement. C’est pourquoi elle demande aux hommes de céder la place aux femmes pour voir dans 40 ans si on va rester dans cette situation où on pourra parler d’Afrique avec une autre vision.
Par Oumar BA (weerbijournal@gmail.com)