Conseiller départemental de Keur Massar, Mame Bidji Sadji est inspecteur des assurances et spécialiste en droit administratif des collectivités territoriales. Il est le Secrétaire général de la jeunesse de l’alliance nationale pour la démocratie (and Sakhal liguey). Dans une interview accordée à la rédaction de Keur Massar Actu, le conseiller municipal de Keur Massar Sud fait une analyse de l’élection des membres du bureau du conseil département de Keur Massar, tenue le vendredi 10 février dernier. Selon lui, iil y a une maturité politique à Keur Massar puisse malgré la pluralité de candidatures de la coalition, la formation a pu gérer la situation.

Le coordonnateur de la coalition Yewwi Askan Wi de Keur Massar Sud propose des solutions pour lutter contre les inondations et le chômage par la mise en place du projet « les volontaires de la communalisation ».

KMA : Vous étiez  candidat au poste de premier vice-président du conseil départemental de Keur Massar. Quelle analyse faites-vous de l’élection des membres du bureau ?

Mame Bidji Sadji : Je pense que, à priori, ce qui inquiète les gens, c’est le déroulement de ce processus. Mais nous nous ne sommes pas inquiétés parce que la politique a ses rouages. La pluralité de candidatures s’explique par l’application des règles de la démocratie au sein de la coalition Yewwi Askan Wi.

Quand il y a élection, il y a forcement des soubassements politiques, des guerres de positionnements. On a su gérer la situation.  Parce que les gens craignaient à ce que le nouveau président du conseil départemental peine à exercer réellement le mandat que les massarois lui ont assigné.

Quelles sont les conséquences de cette situation ?

Si nous ne parlons pas les mêmes langages autour de la coalition Yewwi Askan Wi, qui a obtenu 68% des conseillers départementaux, nous ne pourrons pas répondre aux attentes des massarois.

Nous sommes partis en assemblée générale pour promouvoir la vérité et la réconciliation pour pouvoir prétendre à réaliser concrètement l’espoir des massarois qui repose aujourd’hui sur la formation politique de Yewwi Askan Wi et qui est incarné par le président, Bababcar Gueye.

Lors de l’assemblée générale, des décisions fermes ont été prises. Elles sont d’abord d’ordre moral parce que les massarois ont porté leur choix sur notre  coalition. Donc ils ont espoir à la coalition.

La conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi jette un œil partout où elle a des élus. Cela devrait être moral avant d’être d’ordre principielle comme la coalition l’a édicté dans la charte qui a permis la réalisation de cette nouvelle dynamique pour un essor de développement national. Donc, il ne peut pas y avoir de conséquences. Parce que lors des élections, avec la pluralité de candidatures pour la coalition Yewwi Askan Wi,  à chaque fois le candidat le mieux placé de la coalition recevait les soutiens des autres. Ce qui montre qu’à Keur Massar, il y a une maturité politique nonobstant les guerres de positionnement ou les conflits politiques qui existent dans la coalition mais gérés avec maturité.

Est-ce que la pluralité de candidatures ne veut pas dire que les leaders ne sont pas soudés ?

Avant les élections, on ne pouvait pas dire qu’on n’était pas soudés parce nous étions ensembles pour chercher les suffrages des massarois. Il y a forcément des guerres de positionnement puisque nous sommes une coalition réunissant 23 listes. Ce qui n’est pas facile à gérer. Il faut que gens sachent que dans chaque regroupement, il y a une dimension sociale qu’on doit prendre en compte. Mais nous, ce qui nous intéresse au sein de la coalition est que nul ne peut prévaloir ses intérêts personnels au détriment de l’intérêt des massarois. Raison pour laquelle, on l’a démontré lors de la journée d’investitures en montrant que quand l’intérêt général est menacé, on est là pour faire un seul bloc. Dans l’exercice, ça va se passer comme ça. Même s’il n’y avait pas cette assemblée générale organisée récemment pour redéfinir une nouvelle base pour réaliser les projets de la coalition Yewwi Askan Wi afin qu’on puisse remporter les élections en 2024.

Il ne peut pas y avoir de conséquence parce qu’il y a une superposition d’entités. Car à côté de la conférence départementale, il y a la conférence des leaders. Que les gens se débarrassent de cette pensée négative parce la coalition ne peut être nullement affectée en cela. Ce qui s’est passé à Guédiawaye ne peut se passer à Keur Massar.

Quels enseignements peut-on tirer de l’assemblée générale organisée par la coalition pour la promotion de la vérité et la réconciliation ?

Comme tout bon Sénégalais, on a dit la coalition Yewwi Askan Wi. On a fait un bloc comme un seul homme et on a remporté les élections. Si on veut exercer le pouvoir, il va falloir qu’on fasse bloc. D’où l’essor même de Manko Woutti Ndamli. Si on fait bloc autour de la coalition comme un seul homme et on respecte maintenant les textes qui ont été signés par les leaders de chaque formation politique, je pense que cette formation portera les lendemains meilleurs des populations massaroises et de manière générale, les populations sénégalaises parce que c’est un projet d’envergure nationale.

Les défis sont nombreux à Keur Massar. Est-ce que le président du conseil départemental est bien parti pour régler les problèmes ?

Quand vous parlez du président du conseil départemental, je vais vous renvoyer aux politiques d’intercommunalité qu’il doit mettre sur place. Ce sont les maires qui doivent s’occuper de ces défis. Le département n’est qu’une fiction. On n’a pas de territoires concrets. Nous ne faisons pas de recouvrement. Ce que nous avons, c’est les fonds de dotations et de concours alloués par l’Etat. Donc je pense que dans cette politique d’intercommunalité, les maires élus connaissent les défis qui les attendent.

À Keur Massar, l’occupation anarchique est due au phénomène de l’installation des garages et des commerces au niveau des trottoirs. Il faut une assise départementale pour avoir un plan global de développement local afin de lutter contre l’occupation anarchique des voies publiques et qui est devenue dangereuse pour les riverains et les passants.

Aujourd’hui, quoi que l’on puisse dire, les collectivités tendent vers l’autonomisation. Il nous faut une volonté politique affirmée des maires des différentes communes pour pouvoir réellement exercer la vision politique de la coalition Yewwi Askan Wi pour faire souffler les populations et les donner un nouveau cadre de vie afin que Keur Massar puisse faire partie des nouvelles villes avec des innovations et des idées novatrices de développement pour montrer à l’opinion nationale et internationale que Keur Massar peut être une vitrine pour les autres communes et les autres départements.

La lutte contre les inondations fait partie de nos objectifs. Le département va agir même si la question des inondations n’entre pas dans le cadre des compétences transférées.

Le conseil départemental peut faire que des curages et des drainages ou acheter des motopompes en cas de fortes pluies pour accompagner les populations dans la lutte contre les inondations. S’ils sont bien assurés par les différents services départementaux, les populations arriveront à souffler. Nonobstant cela, nous devons avoir un plan d’assainissement qui nécessite l’effort de toutes les couches de Keur Massar. Parce qu’il faut des ressources financières mais aussi des ressources humaines pour atteindre les objectifs. De leur côté, les populations doivent contribuer à l’essor de développement. Le don de soi pour la patrie, c’est ce que nous devons faire comprendre aux massarois.

Pour célébrer leurs victoires, les gens ont jubilé après la proclamation des résultats du scrutin du 23 janvier. Mais nous, nous avons demandé aux jeunes de sortir pour organiser des journées de salubrité publique pour montrer que l’heure n’est pas aux aspects folkloriques mais tout simplement tâche dévolue au travail.

La délimitation entre Keur Massar et les autres départements est souvent une source de conflits entre les autorités municipales. Quelles solutions proposez-vous aux massarois ?

C’est un combat que nous tous nous devons porter : la rédéfinition territoriale de Keur Massar. Parce qu’il a perdu beaucoup de ses terres. Par rapport à ces limites, Il y a certaines communes qui attendent l’arrêté du gouverneur pour connaître leurs patrimoines. Le premier problème que nous avons, c’est par rapport à la limite géographique séparant Keur Massar de Mbao, d’une part et Keur Massar de Sangualkam,  d’autre part. L’autre problème, c’est celui entre Keur Massar Nord et Malika.

Nous n’avons pas d’espace. Il faut édifier le cadre administratif du département par rapport à certaines infrastructures. Il faut mettre des politiques sur place pour récupérer certains niches fonciers qui nous revenaient de droit et nous séparer définitivement de Mbao qui veut se faire prévaloir des terres de Keur Massar en s’accaparant de  la forêt.

Les communes sont également confrontées aux problèmes des frontières ?

C’est le conseil départemental qui va régler ce problème parce qu’il l’a hérité. Notre mission est d’apporter des solutions avec la politique d’intercommunalité.

Les édifices nous manquent. Keur Massar veut une extension pour mettre en place des infrastructures et le président du conseil départemental en est conscient puisqu’il a même souligné ça dans son discours lors de son installation.

Quelles solutions  proposez-proposez-vous aux massarois pour relever le défi en terme d’infrastructures et d’emplois ?

Les infrastructures routières et de lutte contre les inondations ont été dédiées à Keur Massar par l’État du Sénégal à travers ses programmes (PUMA, PACASEN etc.) dans le but de soulager les populations. Les travaux sont en cours. Ce qui nous revient, c’est d’articuler la vision politique de notre magistrat conformément à la vision nationale pour réaliser en grande pompe ce que nous voulons faire à Keur Massar avec les financements déjà acquis. Nous devons assurer un suivi par rapport à la réalisation et à l’exécution des travaux et leurs entretiens après la réception des ouvrages.

L’emploi des jeunes est une question qui peine à être résorber même au plus haut niveau. Parce que beaucoup de gouvernements peinent à combler le gap de chômages qui devient endémique pour le Sénégal et plus particulièment dans la banlieue de Dakar. Ce que nous pouvons faire aujourd’hui, c’est de créer des conditions pour pousser les jeunes à l’entreprenariat, à la formation et à mettre en œuvre leurs projets pour pouvoir voler de leurs propres ailes.

Dans la fonction publique locale, nous allons investir tous les secteurs d’activités  pour créer des emplois au profit des jeunes pour servir d’exemple dans les autres départements. Nous prévoyons lancer un programme « les volontaires de la communalisation » qui seront assignés des missions diverses et concrètes pour permettre aux communes de souffler et d’’asseoir leurs politiques fiscales autonomes et de nouveaux essors de développement. Via ces volontaires, nous allons aider nos communes sur différents secteurs d’activité pour lutter contre le chômage.

Quels sont les avantages des nouveaux services départementaux ?

Les avantages sont énormes. A Keur Massar, il fut un temps pour avoir un service, il fallait aller à Guédiawaye, à Pikine ou à Teungueth. C’est le cas avec les groupements de sapeurs pompiers en cas d’incidents. Avec ces nouveaux services, on aura des pouvoirs déconcentrés à Keur Massar. Et quand il y a le pouvoir déconcentré, il y a toute l’administration de proximité pour les massarois. Ce n’est que dans cette décentralisation et cette déconcentration que Keur Massar pourra porter sa politique de développement pour que sa population puisse en bénéficier.

Un président du conseil départemental issu de l’opposition ne serait-il pas un frein au développement de Keur Massar ?

Il ne peut pas y avoir de problèmes. Les massarois ont choisi leur président du conseil départemental. Notre droit, c’est d’assainir les conditions de précarité que subissent les populations et qu’elles puissent s’exprimer dans leurs différents domaines d’activités. C’est ce que les populations de Keur Massar attendent de nous, le département est enclavé. Il nous faut des paramètres pour son désenclavement.

Du point de vue de la démographie, on sait nettement ce que le département est entrain d’injecter à l’économie nationale. Parce qu’il est peuplé et riche. C’est la nouvelle banlieue.

En termes de politiques publiques, le président ne peut pas avoir de problèmes. Le seul souci, c’est de ne pas pouvoir articuler notre politique avec les différents programmes initiés par la planification nationale. Les services de l’État sont là pour servir les populations de Keur Massar.

Le partenariat public privé est un volet important que nous comptons mettre au service des populations de Keur Massar. La surprise que nous réservons à notre département est le  projet des volontaires de la communalisation qui vont porter Keur Massar dans tous les domaines d’activités. Ils seront une aubaine pour les autres départements pour croire à la coalition Yewwi Askan Wi qui propose un projet de société pour sortir le Sénégal de ce gouffre.  Parce que Keur Massar offre un potentiel économique incommensurable.

Le président ne peut avoir de problèmes. Il suffit juste que les populations nous fassent confiance. Et c’est déjà fait avec cet acte matérialisé par l’élection du président Babacar Guèye.  Ce que nous demandons aux massarois, c’est de nous accompagner à la réalisation de ce que nous voulons faire.

By Oumar

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