Keur Massar : Des ASC devenues des SDF
L’Organisme départemental de Coordination des Activités de Vacances de Keur Massar est victime d’une injustice qui ne dit pas son nom. A cause d’un manque de stades, ses ASC sont devenues, aujourd’hui, des SDF.
Par Oumar BA, weerbijournal@gmail.com
Le dernier des nés du Sénégal est confronté aujourd’hui à un manque criard d’infrastructures sportives. Composé de sept zones et de 87 Associations sportives et culturelles, L’ODCAV de Keur Massar ne dispose que d’un terrain municipal équipé d’une pelouse synthétique. Il s’agit du terrain de Malika. Ce dernier n’accueille que les matchs de la zone 4. Les deux tribunes laissent à désirer. Les vestiaires ne sont pas réglementés. Les ballons de football sortent du terrain et traversent les murs de clôture. Les organisateurs sont obligés de temps en temps d’escalader les murs pour récupérer les ballons.
Les zones 1, 2 et 3 de Yeumbeul Sud et de Yeumbeul Nord, confrontées à un manque de terrains, vont chercher des heures libres à Guédiawaye au niveau du stade de Amadou Barry ou à Pikine (Alassane Djigo). Les zones 5 et 6 de Keur Massar Nord et de Keur Massar Sud négocient avec les responsables du stade de Mbao pour bénéficier d’une journée et la zone 7 de Jaxaay-Parcelles court derrière le stade Ngalandou Diouf de Rufisque. Dans ces stades conçus pour accueillir les rencontres des ASC affiliées à leurs zones, l’accès pour d’autres équipes n’est guerre facile.
Pour jouer, dans ces stades saturés, les ASC attendent plusieurs semaines, voire des mois. Avant la naissance du 46ème département, les zones de Yeumbeul avaient un accès facile et libre. Elles jouaient dans les meilleures conditions et en tiraient beaucoup de profits. Maintenant, elles ne sont plus les bienvenues. Car, charité bien ordonnée commençant par soi-même, les ASC de Guédiawaye et de Pikine qui bénéficient d’une discrimination positive ne laissent aucune place aux « SDF ». Cette situation est valable également pour les ASC de Keur Massar Nord et Sud qui font la queue à Mbao et celles de Jaxaay-Parcelles qui font la queue à Rufisque.
A Keur Massar, les déplacements des ASC coûtent cher. Par exemple, pour une rencontre des équipes de la zone 1 de Yeumbeul Sud, il faut transporter les joueurs et le staff d’encadrement. Ces mouvements nécessitent plusieurs heures de voyage et près de 500 000 FCFA de dépenses. Ce qui se traduit par un épuisement des joueurs et une baisse de performances.
Avec l’augmentation du prix du transport et l’éloignement des stades, les supporters ont du mal à faire le déplacement pour soutenir leurs équipes. Conséquence : la chute des parts des recettes des ASC, de la zone et de l’ODCAV.
Au-delà du déficit d’infrastructures sportives dans le département, le problème de financement se pose avec acuité. Avant l’installation de l’ODCAV de Keur Massar, les zones réunies au sein de l’ODCAV de Pikine recevaient des subventions de la ville à hauteur d’un million FCFA. Actuellement ces zones, qui sont de l’ODCAV de Keur Massar, souffrent puisqu’elles n’ont pas une garantie de subvention issue du conseil départemental. Selon le Président de l’ODCAV de Keur Massar, son organisme court derrière le virement de son budget voté par le Conseil départemental de Keur Massar.
Ce qui se passe à Keur Massar est inadmissible et doit mobiliser les cadres du département et toutes les autorités en charge du sport pour relever le défi des infrastructures sportives.
Terrain Asecna de Yeumbeul Nord : le terrain de tous les dangers
Les usagers de terrain de football, sis à la cité Asecna de Yeumbeul Nord, accusent l’ancien maire, Daouda Ndiaye, d’être à l’origine de la vente de leur terrain et avertissent le nouveau maire.
Repartage
Il est 17 heures et 37 minutes au terrain de la Cité Asecna de Yeumbeul Nord. A moins d’un quart d’heure de la fin de la rencontre Espagne-Costa Rica du 23 novembre, match comptant pour la première journée de la phase finale de la Coupe du monde pour le groupe E, des joueurs de l’ASC Lakalé, des élèves des écoles publiques et privées en uniforme, des enfants tournent autour du terrain. Si la plupart des enfants jouent au football, une petite partie est concentrée à la troisième rencontre de la journée avec beaucoup d’attention. Les enfants qui ne veulent rien rater regardent à travers l’écran géant installé au centre du terrain.
Parmi les enfants qui ont pris d’assaut dès le début, on voit une vingtaine de cadets en train de jouer dans le calme au football. Ces derniers ne ménagent aucun effort pour réaliser leurs rêves et défendre un jour les couleurs du Sénégal lors de la coupe du monde de football. Ils jouent sous le regard de leurs superviseurs, qui eux aussi, n’accordent aucune importance au troisième.
Le terrain est séparé en deux parties par des pneus récupérés pour accueillir le maximum d’équipes des quartiers environnants. Ces pneus servent tantôt de bancs de touches tantôt de barrières pour délimiter les deux terrains. Les entraînements se passent dans un terrain nu, sans clôture. Au niveau des buts, aucun dispositif de filets n’est installé. A l’intérieur du terrain, des personnes traversent, interrompent le match et, des fois participent au jeu et créent de la pagaille. Et si les élèves sortent des classes et souhaitent traverser le terrain, la situation prend une autre tournure et met le plus souvent fin aux matchs. Tout ça est dû à un manque d’espace réservé à la jeunesse pour les activités sportives.
Âgé d’une vingtaine d’années, le Secrétaire général de l’ASC Lakalé déplore le manque d’espace pour les activités des jeunes. « A Yeumbeul, à cause d’un manque d’espace, on note un déficit d’infrastructures qui touche tous les secteurs, à savoir le basket, le football, le handball. Même pour organiser des concerts, on est obligé de les faire en plein air », a expliqué Sidy Djité.
Vers les années 2010, la cité Asecna comptait plusieurs espaces réservés aux jeunes pour abriter des manifestations. Mais ces dernières années ces espaces ont été viabilisés et cédés par les autorités. « Il y avait ici de très grands terrains de football permettant à l’école de football (…) de faire ses cours. Lorsque des personnes ont commencé à réunir leurs matériels pour la construction, les jeunes ont résisté et cela a provoqué des manifestations. Par la suite, les autorités nous avaient promis un terrain municipal. Mais jusqu’à présent, on n’a rien de concret », a fait savoir Ablaye Sarr.
Les promesses n’ont jamais été réalisées. Plusieurs parties sont déjà vendues et les nouveaux propriétaires, même s’ils font face à la résistance des jeunes, disposent leurs droits en bonne et due forme. Si un des propriétaires a pu construire un bâtiment R+1 sur son terrain, les autres ne savent jusqu’à présent à quel saint se vouer. A chaque fois qu’ils entreprennent des initiatives pour la construction de leurs terrains, les jeunes procèdent aux sabotages en déplaçant les matériels de construction. « Nous allons continuer le combat pour empêcher les propriétaires de construire ici et ça vaut la peine puisque nous défendons les intérêts de la future génération. Nous sommes prêts à y laisser nos vies, a-t-il poursuivi. Si le propriétaire a pu construire ce bâtiment, c’est grâce à Daouda Ndiaye. C’est lui qui avait convaincu la jeunesse à laisser le dossier aux autorités pour trouver une issue heureuse. Alors qu’il avait un projet qui consistait à céder tous les terrains aux bailleurs ».
Sidy Djité est le Secrétaire Général de l’ASC Lakalé. Lui aussi a pris part à la séance d’entraînement des cadets. Il rappelle qu’en 2013, la jeune avait organisé des manifestations avec plusieurs politiciens de la commune pour défendre l’intérêt de la jeunesse.
« Avant l’élection de Daouda Ndiaye, nous avions planifié plusieurs manifestations avec lui pour dénoncer l’occupation illégale du terrain et exigé à ce que ce terrain soit réservé aux différentes ASC de la cité Asecna. Après avoir remporté l’élection, il est parti, tourné le dos à la jeunesse et fermé ses yeux face à ce problème », a rappelé Monsieur Djité avec regret.
Contacté le Directeur de publication, l’ancien maire de Yeumbeul Nord, Daouda Ndaiye, qui est mis en cause n’a pas souhaité faire une déclaration sur le dossier et a renvoyé la rédaction à la nouvelle équipe municipale.
Le terrain de tous les dangers fait office parfois de terrain d’EPS pour le lycée de Yeumbeul et certaines écoles privées. Le lycée El Hadj Ibrahima Diop qui dispose de cinq professeurs d’EPS qui doivent couvrir plus de 50 classes souffre d’un déficit d’infrastructure sportive également. C’est pourquoi il fait recours au terrain pour assurer un meilleur calendrier à ses élèves. Il a intérêt à ce que ce terrain revienne à la jeunesse de Asecna pour qu’il puisse bénéficier de cet espace dans le futur.
La zone 1 de Yeumbeul est restée presque deux mois sans jouer. Les conséquences sont désastreuses sur le plan local. Les Associations sportives et culturelles de cette zone doivent aller à Alassane Djigo ou Amadou Barry pour disputer leurs matchs. A Pikine, on privilégie les ASC du département. C’est pourquoi celles des zones 1 et 2 et 3 de Keur Massar sont obligées patienter et de perdre beaucoup de temps. ASC Lakalé a déjà introduit une demande et attend sa réponse pour effectuer son déplacement.
« C’est difficile de faire les déplacements à Pikine ou à Guédiawaye. Nous dépassons plus de 500 000 FCFA pour une seule journée à Alassane Djigo. Les charges deviennent beaucoup plus importantes si on a une rencontre à Amadou Barry à cause de l’accès qui est difficile. Si on n’a pas un match de haut niveau, on aura un grand souci pour avoir suffisamment de recettes », a déploré Badou Sarr, vice-président de la zone 1 et chargé de la formation et de la communication.
Lors de la dernière journée tenue à Guédiawaye, la zone 1 a dû dépenser 480 000 FCFA pour assurer toutes les charges liées à l’organisation des rencontres mais n’a réussi à mobiliser que 450 000 FCFA de recettes.
Pour accompagner la réussite des acteurs des activités sportives de Yeumbeul, les ASC demandent aux autorités des terrains équipés et répondant aux normes pour attirer plus de jeunes et lutter contre le banditisme, l’utilisation des produits alcooliques et la fréquentation des plages interdites à la baignade.
Les zones 1,2 et 3 de l’arrondissement de Yeumbeul enregistrent les meilleures performances. Les Associations sportives et culturelles – Niodeggo, Thiossane, Farba–sont les équipes les plus titrées au niveau national du département de Keur Massar. Mais le manque d’infrastructures sportives à fait que leurs exploits peinent à décoller et à participer aux différentes compétitions internationales.
87 ASC pour un seul terrain sans tribunes couvertes ni vestiaires
L’organisme départemental de Coordination des Activités de Vacances du département de Keur Massar, le dernier des nés du Sénégal, est victime d’une injustice et de négligence qui ne dit pas son nom.
L’Organisme départemental de Coordination des Activités de Vacances de Keur Massar est composé de 87 Associations sportives et culturelles et sept zones. La zone 1 de Yeumbeul Sud compte 10 ASC. Les zones 2 et 3 de Yeumbeul Nord sont composées chacune de 10 ASC. La zone 4 de Malika totalise 14 ASC. La zone 5 de Keur Massar Nord a 16 ASC, la zone 6 de Keur Massar Sud regroupe 15 ASC et la zone 7 de Jaxaay-Parcelles rassemble 12 ASC.
Malgré le nombre important d’Associations sportives et culturelles du département, Keur Massar n’a qu’un seul terrain municipal. Situé dans la commune de Malika, ce dernier ne dispose pas de tribunes couvertes, ni de vestiaires règlementaires. Les supporters des équipes de la zone sept, qui fréquentent le terrain, restent plus de 90 minutes débout pour soutenir les joueurs. La sécurité fait également défaut. A chaque tir, le ballon sort du stade et les organisateurs se précipitent pour les récupérer.
Les différentes ASC des zones 1 (Yeumbeul Sud) et 2 et 3 (Yeumneul Nord) vont à Pikine ou à Guédiawaye pour organiser leurs matchs. Les zones 5 et 6 (Keur Massar Nord et Sud) squattent le stade de Mbao et la zone 7 (Jaxaay-Parcelles) négocie des places avec le stade de Ngalandou Diouf de Rufisque. Ce qui n’est pas évident car les dirigeants de ces stades favorisent d’abord les équipes qui sont dans leurs départements. C’est pourquoi, elles restent des semaines voire des mois à attendre à cause l’importance de la demande.
« Depuis le début des compétitions, les ASC de Keur Massar restent plus de 25 jours sans jouer. Ce qui provoque beaucoup de difficultés », a justifié le président de l’ODCAV de Keur Massar.
Comme pour la plupart des ODCAV, celui de Keur Massar, qui est à sa première année d’existence, ne dispose que des ressources financières qui proviennent des recettes issues des matchs de football et des subventions du conseil départemental de Keur Massar. À moins de deux mois de la fin de l’année, Keur Massar attend toujours le virement de ses subventions pour dérouler son programme.
« Jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu du trésor public. Nous attendons d’un moment à l’autre leur réaction. Le budget a été voté en conseil départemental depuis le début de l’année et on court toujours d’arrière nos droits. C’est au niveau du trésor que notre budget est bloqué », a expliqué Mountagua Mall.
Le seul terrain municipal de Malika ne permet qu’aux équipes de la zone 4 de jouer. Toutes les autres équipes sont obligées de mobiliser des moyens financiers importants pour prendre part aux compétitions zonales. Elles font depuis le début la navette entre les stades de Alassane Djigo, de Amadou Barry, de Mbao ou de Ngalandou Diouf. Ce qui représente une énorme perte pour toutes les structures impliquées. « Ce n’est pas seulement des pertes pour l’ODCAV mais aussi pour les ASC. Les différentes parties enregistrent des baisses de leur quote-part et c’est inestimable », a ajouté Monsieur Mall.
Lors de la dernière journée de la phase départementale, l’ODCAV n’a réussi à mobiliser que 20 000 FCFA de surplus. Ce jour-là, les ASC, les organisateurs n’avaient pas eu droit à des primes. Ils étaient obligés de rentrer avec des mains vides.
L’ODCAV de Keur Massar ne dispose pas de siège. Il profite de la générosité de la mairie de Keur Massar Nord pour assurer l’entretien du local mis à leur disposition par le maire. Malgré ces conditions précaires, l’ODCAV ne baisse pas les bras et ne ménage aucun effort atteindre pour atteindre son objectif. Celui-ci est de faire du sport et de la culture un levier de développement économique et social du département.
« Nous tendons la main à toutes les autorités à venir nous aider à identifier un espace pouvant abriter le futur stade de Keur Massar qui pourra prendre en compte toutes les disciplines sportives », a plaidé le président de l’ODCAV de Keur Massar.
Pour pousser les joueurs à faire de bonnes prestations, le Président de la zone 4 de Malika s’est donné comme objectif de faire un plaidoyer pour accélérer les réalisations des différentes infrastructures sportives dans le département. Parmi ces infrastructures en cours, figure le terrain de Yeumbeul Nord, situé à la cité Gadaye et qui est bloqué par manque d’engagement de l’ancienne équipe municipale qui avait déjà le financement nécessaire à sa construction dans les meilleurs délais.
Pour se déplacer pour supporter leurs équipes préférées, les supporters ont des soucis pour rejoindre les stades à Mbao, Rufisque, Pikine ou Guédiawaye. De même que les équipes. Ces déplacements provoquent des épanouissements et ont un impact négatif sur la performance des joueurs.
Le manque d’infrastructures et des moyens est aussi un facteur déterminant dans la réussite des ASC. Avant l’érection de Keur Massar en département, certaines ASC étaient rattachées à l’ODCAV de Pikine et recevaient chaque année une subvention de 1 000 000 FCFA. Les bénéficiaires n’avaient jamais eu de soucis pour les récupérer.
Rattachées à Keur Massar, ces zones ont vu leurs situations se détériorer à cause de manque de soutien financier. « Cette année, on n’a pas de subvention. Le conseil départemental de Keur Massar nous a dit qu’il n’est pas dans la mesure de nous accorder des subventions », a dit Ameth BA, président de la zone 4.
Les acteurs du sport de Keur Massar espèrent, avec le nouveau ministre des sports Matar BA, une réhabilitation avant le début de la prochaine édition et des subventions du Conseil département de Keur Massar. A défaut, ils sollicitent la mise en place d’une ville de Keur Massar pour une meilleure prise en charge de leurs préoccupations.
Abdou Aziz Diané : « Actuellement, il n’y a même pas un site réservé pour le sport »
Le maire de la commune de Jaxaay-parcelles et président de la zone 7 fustige le manque d’infrastructures sportives à Keur Massar. Pour relever le défi, le vice-président de l’ODCAV de Keur Massar réclame deux hectares au centre émetteur pour la construction d’un stade départemental.
Interview
Oumar BA : Quelle lecture faites-vous du niveau des infrastructures sportives à Jaxaay-parcelles et Keur Massar ?
Abdou Aziz Diané : En tant que acteur sportif, ma lecture n’est pas reluisante. C’est un tableau noir que je dresse pour le département de Keur Massar. S’il fallait donner une note, nous n’hésiterons pas à donner une note inférieure à la moyenne. Pour tout un département, nous n’avons qu’un seul stade, le stade de Malika, avec de la pelouse synthétique. Ce denier n’est pas doté de vestiaires encore moins de tribunes couvertes. Toutes les autres communes ne sont pas équipées, ne se reste qu’un terrain municipal.
Dans ma commune, il n’y a aucune infrastructure sportive. Le projet de stade qui était en construction dans la zone de Niakourab ne verra pas le jour à Keur Massar à cause du nouveau découpage administratif. Actuellement, il n’y a même pas un site réservé pour le sport. L’espace qui été choisi a finalement été affecté aux cas sociaux par l’ancien régime. Par conséquent, nous souffrons terriblement d’absence de sites destinés aux activités sportives.
Pour jouer un match, il va falloir aller à Mbao, Pikine, Ndiarème, Guédiawaye ou Rufisque. Notre département souffre véritablement d’un manque d’infrastructures sportives.
Que représentent les déplacements des ASC à l’extérieur du département pour disputer des rencontres ?
Ces déplacements nécessitent beaucoup de manques à gagner et des efforts supplémentaires. Le mouvement Navetane dépend des recettes issues de la vente des billets d’entrée lors des rencontres. Si les stades sont éloignés de la base des Associations Sportives et culturelles, les supporters ne vont pas faire le déplacement pour aller regarder le match. La structure organisatrice n’aura pas assez de fonds pour pouvoir supporter les charges liées à une organisation dans un stade.
La distance joue un rôle négatif. D’abord, les ASC se déplacent difficilement. Les supporters auront du mal à supporter l’ensemble des frais y afférents. Mais également ça joue un défaut sportif dans la mesure où les stades que nous allons squatter font l’objet d’une forte demande des ASC. Cela veut dire qu’entre deux rencontres, les joueurs perdront beaucoup de temps. Ceux qui font des entrainements tous les jours seront confrontés à des ennuis. Le mieux serait d’avoir des infrastructures sportives de proximité pour permettre aux ASC de pouvoir jouer régulièrement leurs matchs.
Avec le manque d’infrastructures et le temps perdu, les Navetanes tirent à longueur et finalement nous sommes obligés de continuer jusqu’à l’année suivante pour jouer les finales des différentes zones et après la finale de la phase départementale.
Êtes-vous prêt à mettre à la disposition de l’ODCAV de Keur Massar un site pour abriter le futur stade départemental ?
Bien sûr ! J’ai dit à plusieurs reprises lors des rencontres avec les autorités que je suis prêt à mettre à la disposition du département des sites pour abriter tous les services de l’État dont le département de Keur Massar a besoin. On peut citer par exemple : le centre des services fiscaux, le tribunal départemental de Keur Massar, le CEDAF. Je suis prêt à les accompagner dans cette démarche. Quitte même à faire des désaffectations avec l’accord du conseil municipal.
Mais le problème qui se pose aujourd’hui est celui lié à l’espace nécessaire pour construire un stade qui abritera toutes les disciplines d’autant plus qu’il faut au moins deux hectares. Actuellement notre équipe est en train de discuter avec les autorités administratives pour voir ce qu’on peut obtenir pour la réalisation des infrastructures départementales.
Maintenant pour ne pas se tromper, je lance un appel aux autorités pour nous permettre d’avoir au moins deux hectares au niveau du centre émetteur de Jaxaay-Parcelles établi sur plus de 50 hectares. Ce qui nous permettra d’ériger un stade.
Mountaga Mall : « Jusqu’à présent, on attend toujours notre subvention »
Le Président de l’Organisme départemental de Coordination des Activités de Vacances de Keur Massar a expliqué lors d’un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Weer Bi que L’ODCAV de Keur Massar attend toujours la subvention octroyée par le Conseil départemental de Keur Massar.
« On fonctionne sur la base de la subvention qui sera octroyée par le Conseil départemental. C’est en cours. Jusqu’à présent, on n’est pas rentré dans nos fonds. On attend toujours notre subvention. Le conseil départemental a déjà voté le budget (…). C’est au niveau du trésor que ça tarde », a dit Mountagua Mall.
Au Sénégal, plusieurs organismes de coordination des activités de vacances dépendent des subventions et des recettes des stades pour dérouler leurs programmes. L’ODCAV de Keur Massar qui ne dispose pas de stades reste parfois près d’un mois sans organiser de compétitions. C’est pourquoi ces recettes restent pour cette année négligeable.
« Aujourd’hui, on joue nos compétitions à travers les stades de Ngalandou Diouf à Rufisque pour la zone de Jaxaay-Parcelles, à Mbao pour les zones de Keur Massar. Malika joue sur son propre terrain dans sa propre commune. Les trois zones de Yeumbeul, 1-2-3, jouent entre Alassane Djigo et Amadou Barry. Quand on vous donne ces informations, vous savez qu’il y a un manque criard d’infrastructures », a-t-il ajouté.
Face à cette situation, le Président de l’ODCAV demande solennellement au Chef de l’Etat d’accompagner la zone 4 de Malika pour avoir un stade digne et capable d’abriter toutes les rencontres de l’ODCAV de Keur Massar.
« Nous tendons la main et nous demandons d’une manière solennelle au chef de l’Etat, Son Excellence Macky Sall pour pouvoir accompagner la jeunesse de Malika, en la dotant d’un stade digne d’un département (…) avec toutes les disciplines à l’intérieur », a-t-il lancé.
Le terrain de Malika est le seul terrain fonctionnel dans ce département qui comte 87 ASC. Il est doté de projecteurs et d’une pelouse synthétique mais ne dispose pas de vestiaires et de tribunes couvertes.
Stade municipal de Yeumbeul Nord
Babacar NDAO : « j’ai vu que l’AGTIP n’avait rien fait »
Le département de Keur Massar fait face aujourd’hui à un manque d’infrastructures sportives provoquant une perte de performance des joueurs. Yeumbeul Nord est l’une des communes les plus touchées. Ses ASC sont obligées de recourir à des terrains déjà attribués à des tiers pour pratiquer le sport. Pourtant elles ont un site et un financement pour la construction d’un stade municipal à Gadaye, mais le projet n’avance pas. Selon le maire de Yeumbeul Nord, qui a été, à deux reprises, conseiller municipal, c’est l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public qui n’a rien fait depuis la signature du contrat de maître d’ouvrage du stade de Yeumbeul.
Interview
Oumar BA : La commune de Yeumbeul est confrontée à un manque criard d’infrastructures sportives. Les terrains de Asecna font l’objet d’une bataille entre les jeunes et les ASC. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Babacar Ndao : Je suis conscient des difficultés que les jeunes rencontrent. La commune n’a pas beaucoup d’infrastructures sportives. C’est pourquoi, on avait mis dans notre programme beaucoup de perspectives. Mais l’urgence aujourd’hui à Yeumbeul Nord et ce que toute la jeunesse demande, c’est qu’on termine le stade municipal. En plus du stade, il faut qu’on trouve d’autres sites pour aménager des espaces de loisirs, des espaces pour pratiquer le sport en général et le football, en particulier.
Pour ce qui se passe à Asecna, on a remarqué, avant de devenir Maire, qu’il y a deux sites que les jeunes utilisent pour faire du sport. J’étais au courant avant d’être maire. Je suis devenu maire, il me revient de porter et de gérer ce dossier.
Le site qui est en face du lycée de Yeumbeul est composé de terrains parcellisés qui appartiennent à des tiers. Ce sont des parcelles qui ont été attribuées. Le terrain qui est sur le prolongement du lycée est un lot de terrain appartenant à une personne.
C’est une situation que j’ai trouvée. Les jeunes veulent utiliser ces terrains pour faire du sport parce qu’il y a que ces espaces qui sont disponibles.
En tant que maire, héritant de ce dossier, je suis en train de procéder à des négociations. Je suis en train de convoquer les ayants droit qui ont des parcelles et le propriétaire du lot. J’ai retenu avec le sous-préfet de mettre en place un comité qui sera composé de la mairie, de la sous-préfecture, des propriétaires des sites, les jeunes et l’ensembles des acteurs concernés pour réfléchir et pour voir comment on va régler cette situation.
Si demain, on retient qu’on doit conserver le site pour les jeunes et que ses acquérants doivent être dédommagés, on verra avec le comité. S’il est nécessaire de déplacer le terrain et de laisser l’espace aux propriétaires, on verra aussi. En tout cas on mettra en place ce comité pour une réflexion plus approfondie pour aboutir à une solution définitive. C’est un problème qui est là, ça date de longtemps et je l’ai hérité. C’est un conflit qui est toujours là. Les jeunes réclament ce terrain pour faire du sport et les ayants droit réclament leurs terrains pour construire.
Au-delà même de Asecna, on est en train de faire des introspections dans l’ensemble des sites de la commune pour identifier des espaces qu’on peut aménager pour le sport. Malheureusement, il n’y a plus beaucoup d’espaces dans la commune. Mais nous sommes en train de travailler pour trouver des espaces pour aménager pour le sport en générale et pour le football en particulier.
Tout ça prouve que nous sommes en train de faire des efforts. Parce qu’on comprend que le sport doit être, aujourd’hui, accompagné dans cette commune. C’est pourquoi, lorsque j’ai pris fonction, j’ai effectué des rencontres avec le monde sportif pour essayer de progresser. Lorsque j’ai discuté avec certains acteurs sportifs, les ASC, on a su que l’accompagnement, la subvention, de la mairie était leur plus grande difficulté. C’est pourquoi je suis en train de discuter avec eux par l’intermédiaire de la commission sportive et l’adjoint au maire chargé des sports.
Le premier effort que la commune a essayé de faire, c’est d’augmenter la subvention aux ASC. J’ai demandé à mes collaborateurs de faire mieux pour cette année afin qu’on puisse passer la subvention de 8 000 000 à 15 000000 FCFA pour nous permettre de donner des subventions à l’ensemble des ASC et de toucher l’ensemble des clubs sportifs.
Deuxièmement, j’ai trouvé que le seul terrain de basket est dans un état de délabrement très avancé et j’ai proposé de mobilier 24 000 000 FCFA pour réfectionner le terrain de basket pour qu’il soit multifonctionnel avant d’aller chercher d’autres sites.
Le lycée de Yeumbeul utilise ce terrain pour les cours d’EPS. N’est-il pas possible de laisser ce terrain au lycée d’El Hadj Ibrahima Diop ?
Nous sommes en train de négocier avec les ayants droit. Si on parvient à trouver une solution à la suite des négociations qui permet de laisser le site à la jeunesse, le terrain ne sera pas seulement dédié au lycée mais à l’ensemble des sportifs de Yeumbeul.
Nous sommes en train de voir comment trouver des solutions pour que ce terrain puisse être aménagé pour la jeunesse pour faire du sport et pour l’ensemble des jeunes de Yeumbeul.
Qu’est-ce qui bloque le stade de Yeumbeul ?
Lorsque je suis arrivé, le stade de Gadaye était une de mes préoccupations. Lorsque j’étais conseiller municipal, j’avais même un problème avec les lenteurs sur l’exécution du projet. Les conseillers municipaux et tout le monde était préoccupé et voulait que le stade démarre parce que le site et le financement du fond du Pacasen étaient déjà disponibles. En tant que conseiller municipal, je me posais plusieurs questions sur le projet.
A la tête de la mairie, je me suis posé la question de savoir concrètement pourquoi le terrain ne démarre pas. J’ai trouvé que l’équipe sortante avait engagé des procédures avec des entreprises pour démarrer le stade. Au bout d’un certain niveau, on s’est rendu compte que ces entreprises-là étaient défaillantes et tous les contrats que la commune avait engagés avec ces entreprises avaient été résiliés. Le bureau municipal avait convié le projet à l’AGETIP qui a signé une convention de maitrise d’ouvrage avec le maire sortant. C’est cette convention que j’ai trouvée. Aujourd’hui c’est l’AGETIP qui doit prendre en charge l’exécution des travaux du stade. Malheureusement, j’ai vu que l’AGTIP n’avait rien fait et rien ne bougeait. J’ai écrit plusieurs correspondances et envoyé une mise en demeure à l’AGETIP. Si elle ne respecte pas la convention, je suis même prêt à faire une résiliation de la convention.
C’est à la suite de cette procédure qu’elle a réagi. Je l’ai dit que notre objectif, c’est qu’on puisse démarrer les travaux le plus rapidement possible. Malheureusement, c’est une convention qui nous lie. Je ne vais pas faire n’importe comment. Mais je suis en train de les booster pour qu’on puisse démarrer les travaux.
J’ai reçu le coordonnateur de l’AGETIP chargé de suivre le projet et l’architecte, il y a deux semaines. Ils ont amené la dernière maquette. On a mis les corrections. C’est en début de semaine (ndlr : du 28 novembre au 2 décembre) qu’ils devaient m’emmener la dernière maquette corrigée pour qu’on puisse démarrer les travaux.
Dès qu’on a la maquette définitive, on aura le planning d’exécution des travaux. Ce que je devais recevoir depuis lundi mais jusqu’à présent on n’a pas encore la maquette.
J’ai déjà préparé un arrête qui met en place un comité de suivi du stade qui sera composé des éléments de la mairie, de l’autorité administrative et de l’ensemble des acteurs du sport et tous ceux qui peuvent intervenir pour que les travaux démarrent dans les meilleures conditions.
Je suis en train de faire tout ce que je peux pour que les travaux démarrent le plus rapidement possible et qu’on livre le stade à la jeunesse de Yeumbeul et à la jeunesse même du département.
Est-il possible d’avoir un stade départemental à Yeumbeul pour résoudre le problème des déplacements des ASC ?
L’urgence aujourd’hui, c’est de terminer la construction du Stade de Yeumbeul. Et ce dernier sera utilisé par toute la commune de Yeumbeul et tout le département.
Dans une commune, il est difficile d’avoir deux grands stades. Avec la réception du stade, on pourra y tenir des activités sportives de la commune de Yeumbeul et éventuellement des activités sportives du département de Keur Massar.
Terminons d’abord ce grand stade là. Je suis sûr et certain que dès qu’on le termine, il va même régler le problème des sportifs du département de Keur Massar. Si on trouve un autre site pour ériger un stade départemental, il n’y aura pas de soucis. Je pense que la livraison du stade pourra régler les problèmes de la commune et du département de Keur Massar. On aura, ainsi, plus besoin d’aller à Guédiawaye, Pikine ou squatter des stades ailleurs. Terminons le stade de Yeumbeul et tout le département sera à l’aise en attendant de trouver d’autres infrastructures sportives qui viendront s’ajouter à celui-là.
Quand est-ce que le stade sera livré ?
C’est à partir de la réception définitive du plan, de la maquette, qu’on pourra donner le temps de démarrage T0 des travaux. A partir de cette date, on fera un planning et sur la base de ce planning, l’AGETIP nous dira à quelle date le stage sera livré.
J’attends le plan. Avec le comité et l’AGETIP, on pourra retenir le planning. C’est ce dernier qui va nous définir le délai de livraison du stade. Je pourrais ainsi communiquer pour dire à quelle date l’AGETIP a dit qu’il va nous livrer le stade. Ce qui sera suivi avec l’ensemble des acteurs sportifs.