Coordonnateur de Benno Bokk Yakaar de la commune de Keur Massar Sud, Matar Mbengue a réussi un grand exploit dans sa commune. Candidat malheureux aux élections municipales du 23 janvier, il a grâce à l’unité des leaders de la coalition du pouvoir réussi à réduire l’écart entre sa coalition et celle de Yewwi Askan Wi en enregistrant une hausse de 3 021 voix en six mois.

Benno Bokk Yakkar a perdu à Keur Massar. Comment pouvez-vous apprécier cette défaite ?

Matar Mbengue : Nous apprécions cette défaite par rapport à ce qui s’est passé pendant les élections municipales. Benno Bokk Yakkar avait 1544 voix dans la commune de Keur Massar Sud. Elle a eu 4565 voix, dimanche passé. C’est-à-dire une augmentation de 3 021 voix. J’en profite pour remercier tous les responsables politiques de la coalition parce que c’est un résultat obtenu grâce à la collaboration de tous les leaders. Certes, nous avons perdu. Mais nous n’avons pas démérité.

Dans le cadre d’une compétition, il faut reconnaître qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer les résultats et qu’on ne peut maîtriser. Nous avions opté au départ pour l’unité des forces et malheureusement, il y a eu la défaite. C’est le résultat qu’il faut analyser pour déterminer les causes.

Au Sud, l’unité est une réalité. Toutes les forces vives étaient réunies pour la victoire de la coalition de Benno Bokk Yakkar.

D’après les résultats, la coalition Benno Bokk Yakaara fait beaucoup d’efforts entre les deux élections. Et c’est l’unité qui a permis cet exploit.

Quels sont les éléments qui expliquent cette défaite ?

Les populations ont la liberté de choisir leurs députés à travers le vote. Le citoyen est libre de faire ce qu’il pense être le bon choix pour son avenir. Il faut toujours accepter les choix des autres compatriotes.

Pour le moment, il est encore tôt de faire le bilan pour déterminer les causes. Nous aurons le temps nécessaire pour identifier les facteurs réels de cette défaite.

Ce qu’on a réussi à Keur Massar Sud, c’est l’unité et c’est grâce à elle qu’on espère avoir tôt ou tard une victoire.

Est-ce que le choix de candidats était bon ?

Le choix de candidats nous dépasse en tant que militant et responsable politique. On ne doit en aucun cas contester le choix du Président de la république sur la désignation de candidats. Quand on est membre d’une formation politique, on doit avoir la discipline de parti. J’ai été choisi pour être le candidat de la coalition pour la mairie de Keur Massar Sud et malheureusement, je n’ai pas pu passer. Donc la défaite ne peut être liée au choix du candidat.

Dans notre arrondissement, nous étions unis pour la victoire de la coalition et nous avons battu campagne dans les meilleures conditions. Ce qui est important, c’est le département de Keur Massar.

Certains leaders n’avaient pas apprécié les choix de Assome Diatta et de Cheikh Mbacké Ndiaye. Est-ce qu’on peut dire c’est à cause de cette frustration que ces derniers n’ont pas fait d’efforts pour une large victoire de la coalition Benno Bokk Yakaar ?

Je ne peux pas évoquer cette question pour justifier la défaite. Ce qui m’intéresse c’est le choix du Président. Il ne faut pas évoquer des problèmes crypto personnels pour dire que c’est celui-là ou c’est l’autre qui a provoqué cette défaite. Si on avait gagné, tout le monde allait jubiler. Analysons les causes de cette défaite afin de pouvoir corriger les erreurs enregistrées. Cette question ne m’intéresse pas. La  dynamique est que nous sommes là pour le Président de la République et il compte sur nous pour relever le défi. C’est à nous de nous organiser, de réorienter notre stratégie et de nous préparer pour une large victoire pour les prochaines élections.

Il faut pérenniser l’unité réussie et œuvrer pour la réussite des projets du Président de la République. Il faut lui soutenir en allant à la rencontre des populations, être ouvert. Pour gagner des élections, il faut aller à la recherche de militants. C’est ce que nous avons fait à Keur Massar Sud, même si c’est insuffisant. On va continuer à massifier, à organiser et à intensifier le combat dans la commune.

La veille du scrutin, Keur Massar a enregistré de fortes pluies. Est-ce que les inondations n’ont pas favorisé votre défaite ?

Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire pour les populations impactées par les inondations. On a mis en place un fonds d’appui à Keur Massar Sud, mis à la disposition de ces personnes des motopompes et on a déployé tous les moyens pour éviter les dégâts dus aux inondations.

On a noté plusieurs cas de transferts d’électeurs dans le département de Keur Massar. Qu’en est-il pour Keur Massar Sud ?

Dans la commune de Keur Massar Sud, nous n’avons pas noté de cas de transferts d’électeurs. Nous avons des militants et ce sont eux qui ont voté pour la coalition.

Comment vous avez, donc, fait pour réduire l’écart de voix entre les deux élections ?

Nous avons procédé, d’abord, par la mise en place de sept sous-comités, ce qu’on n’avait pas lors des élections municipales. Ensuite, nous avons entré en contact avec toutes les têtes de listes parallèles pour rejoindre la coalition Benno Bokk Yakaar. Nous avons en fin mis en place un comité électoral regroupant toutes les populations de Keur Massar Sud.

Durant la campagne électorale, nous avons axé notre programme sur les visites de proximité, sur la vision du chef de l’État, la politique des femmes et le carnet d’adresse des investis.

Malgré cette réduction d’écart, la volonté du changement a été maintenue à Keur Massar.

Notre objectif est d’ici les élections présidentielles de faire tout pour que la commune de Keur Massar Sud soit majoritairement avec le pouvoir. Les populations ont voté et sur la base des résultats, on constate que l’opposition a gagné. Mais il est prématuré de dire que les populations ont imposé le changement. Elles ont voté pour l’opposition afin que leurs problèmes soient réglés.

Je rappelle que c’est, seulement, le Président de la République qui peut apporter des solutions aux différents problèmes. Il faut continuer à croire au Président de la République et faire tout pour garder la dynamique unitaire. Parce que c’est dans l’unité qu’on arrive à gagner.

Par respect à la coalition gagnante et en tant que démocrate, je ne peux que féliciter les nouveaux élus. Nous sommes les plus forts en termes de politiques publiques. Si elles choisissent d’autres coalitions pour leur représenter, c’est une bonne chose. Maintenant wait and see.

C’est nous qui devions être choisis puisque c’est nous qui détenons les solutions aux problèmes des populations.

Quel est l’avenir politique des leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar à Keur Massar ?

L’avenir politique dépend de l’engagement personnel. Moi, je continue à soutenir Benno Bokk Yakaar et le Président dans sa politique et sa vision.

Par Oumar Ba (weerbijournal@gmail.com)

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