Le Sénégal comme beaucoup de pays, a connu ces dernières années des conséquences du réchauffement climatique. Le pays a ainsi enregistré des inondations, la sécheresse, l’augmentation de la température et des déplacés climatiques entre autres. Pour lutter contre le changement climatique, il a bénéficié de plusieurs fonds pour l’adaptation et l’atténuation. Pour le FEM, il a obtenu plus de 58 millions de dollar.
Profil climatique du Sénégal
Le Sénégal est situé dans la partie la plus occidentale du continent africain au confluent de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques, et à un carrefour de grandes routes maritimes et aériennes. Il est limité au Nord par la Mauritanie ; à l’Est par le Mali ; au Sud par la Guinée et la Guinée Bissau ; à l’Ouest par l’Océan Atlantique sur une façade de 700 km. En termes de relief, le Sénégal est un pays plat ne dépassant pas 130 m d’altitude sauf à la frontière sud-est vers la République de Guinée. Sur le plan hydraulique, trois fleuves traversent le pays d’est en ouest : le Sénégal (1700 km) au nord, la Gambie (750 km) et la Casamance (300 km) au sud.
Le Sénégal est couvert par trois types de végétation : forêt au sud, savane au centre et steppe au nord. Son climat varie du désert au nord à plus tropical dans l’extrême sud. Une seule saison des pluies affecte le pays de juin à septembre, tandis que le reste de l’année demeure sec.
La température de l’air devrait augmenter d’environ 1°C à 3°C dans les régions sénégalaises d’ici les années 2050. D’ici 2100 la fourchette de températures projetée devient plus importante avec des augmentations projetées entre 3,5°C et 7°C. Pour atténuer ces effets et s’adapter à l’évolution du climat, le Sénégal a bénéficié du Fonds pour l’Environnement Mondial.
Fonds pour l’Environnement Mondial
Des impacts négatifs liés au climat ont été observés dans de nombreux pays du monde où les activités principales sont ralenties ou parfois même stoppées par les effets de la variabilité climatique. Face à ce fléau, la communauté internationale, à travers la Convention Cadre des Nations-Unies sur le Climat, a jugé nécessaire de mettre en place le Fonds Vert pour le Climat qui doit financer dans les pays en développement les projets sensibles au climat en respect avec l’Accord de Paris : des projets d’adaptation pour renforcer la résilience des populations et des projets d’atténuation pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en renforçant les capacités techniques et institutionnelles au niveau national.
Les pays en développement et les pays à économie en transition bénéficient du soutien du FEM. Grâce aux projets qu’ils entreprennent, ces pays obtiennent des bénéfices environnementaux mondiaux et remplissent leurs engagements dans le cadre des principales conventions environnementales ainsi que dans le domaine des eaux internationales.
Six projets ont été financés dans le cadre du Fonds pour l’Environnement mondial, au niveau national avec 19 823 474 $, 40 au niveau régional/mondial avec 358 222 849 $ et quatre au niveau national/régional avec 26 428 006 $ obtenus dans le cadre du fonds pour les PMA.
Résumé des projets par secteur, agences impliquées, financement, stade de mise en œuvre et/ou autres catégories pertinentes
Secteur | Nombres de projets | Pourcentage | Agences impliquées | Financement ($) | Stade mise en œuvre |
Biodiversité | 8 | 35 | PNUD, PNUE | 20 226 909 | En cours |
Changement climatique | 11 | 48 | PNUD | 16 310 000 | En cours |
Dégradation du sol | 4 | 17 | 21 670 830 | En cours | |
Total projet | 23 | 100 | 58 207 739 |
Source : Fonds pour l’Environnement mondial
En vue d’accompagner et de matérialiser la mise en œuvre de ces accords et engagements pris sur le plan international, diverses stratégies nationales et sectorielles ont été élaborées dont la Contribution Déterminée au niveau national (CDN) qui traduit les engagements du Sénégal au titre de l’Accord de Paris sur le climat, en matière d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et d‘adaptation aux effets adverses des changements climatiques. S’inscrivant dans le cadre de la vision prospective du Plan Sénégal Emergeant, la CDN s’inscrit en parfaite cohérence avec la politique économique du pays telle que déclinée dans les actions prioritaires du Plan Sénégal Émergent (PSE). Elle est composée d’un certain nombre d’objectifs sectoriels pour 2025 et 2030. Ces objectifs représentent une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre de 7 % à 29,5 % par rapport aux émissions habituelles en 2030, l’extrémité inférieure représentant l’objectif inconditionnel du Sénégal et l’extrémité supérieure son objectif conditionnel au soutien international et au financement climatique. Les secteurs couverts sont l’énergie, l’agriculture, la foresterie et les autres utilisations des terres, les déchets et l’industrie.
La mise en œuvre de la Contribution du Sénégal est estimée à un coût de 13 milliards de dollars US dont 8,7 milliards dédiés à l’atténuation avec 3,4 milliards dollars US, en inconditionnel, et 5,3 milliards US en conditionnel ; et 4,3 milliards US pour l’adaptation, dont 1,4 milliards US d’inconditionnel et 2,9 milliards US de conditionnel. Le total inconditionnel et conditionnel s’élèvent à respectivement 4,8 milliards dollars US et 8,2 milliards dollars US.
L’utilisation d’une politique budgétaire efficiente au Sénégal permet de lutter pleinement ou du moins d’endiguer les impacts négatifs liés aux changements climatiques.
Source : Budget Vert du Sénégal
Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques au Sénégal, le secteur de l’élevage a bénéficié en 2024 de 10 965 645 253 FCFA pour l’atténuation et l’adaptation du secteur. 11 568 748 540 FCFA seront consacrés à l’environnement et 13 milliards à la pêche.
La justice climatique est un terme récent, venu consacrer le fait qu’au-delà de l’impact environnemental, le changement climatique a également des répercussions sur l’économie, la politique, l’alimentation ou encore l’énergie.
Contraignant les pollueurs, elle les tient pour responsables de dommages irréversibles qu’ils ont provoquées, que l’on peut nommer écocides ou climaticides. Les dégâts dont ils sont responsables peuvent être d’ordre humains comme environnementaux. Leur responsabilité tient du fait qu’ils violent des droits fondamentaux tels que le droit en matière de santé par exemple.
Le Sénégal un pays de l’Afrique de l’Ouest et fortement touché par la crise climatique est en train de faire des efforts importants pour atténuer les circonstances et renforcer l’adaptation de ses populations. C’est ainsi qu’il a reçu un soutien important de la part de ses partenaires, organisations non gouvernementales et des entreprises privées. Les fonds prennent en charge des besoins de l’environnement, de la biodiversité, de l’élevage et de la pêche.
Malgré sa faible contribution dans les émissions du gaz à effet de serre, les pays africains sont fortement touchés par les changements climatiques. Les conséquences sont partout. La migration irrégulière, le chômage, la pollution, les inondations sont devenus une réalité en Afrique. Pour limiter les dégâts, les pollueurs (les pays industrialisés) doivent mobiliser davantage de moyens financiers pour accompagner l‘Afrique dans sa politique de lutte contre les changements climatiques. Ce qui doit passer par des participations financières, de taxe Carbonne et autres stratégies adaptées au financement bleu.
Les fonds mobilisés permettront de lutter contre le chômage des jeunes, la destruction de la biodiversité, l’avancée de la mer, l’érosion côtière et par ricochet réduire la pauvreté au Sénégal et en Afrique.
Par Oumar BA