Docteur Soukèye, vous étiez investie sur la liste nationale suppléante de la coalition Yewwi Askan wi lors des dernières élections législatives du 31 juillet 2022, certes vous n’avez pas été élue député mais on aimerait savoir votre position sur les premières propositions de loi que les députés de l’opposition devront présenter au bureau du président de l’Assemblée nationale ?
Effectivement, nous étions investie sur la liste nationale suppléante de la coalition Yewwi Askan wi. Au regard, des résultats issus des urnes et conformément au mode de scrutin proportionnel, nous n’avons pas été élue. Et pour votre question, quelle serait selon nous la première proposition de loi ou bien les premières propositions de loi qu’on devrait déposer à l’Assemblée nationale? Notre choix porterait d’abord sur un cas pratique pour résoudre les deux << K >> : les cas de Khalifa SALL et de Karim Wade. À notre humble avis, ces deux personnalités ont été tout simplement expédiées de la scène politique à la suite de procès taciturnes, des balbutiements que nous tous avions constatés venant du régime du président Macky Sall. En réalité, nous estimons que l’Assemblée nationale devra immédiatement se pencher sur une loi d’amnistie qui permettra d’effacer ces simulacres de procès que nous avions tous constatés pour écarter du jeu politique Messieurs Khalifa Ababacar et Karim Wade. Leur éviction était assez flagrante et pour corriger les injustices que ces deux personnalités ont connues, bien sûr avec des péripéties qui se croisent.
Il est important que cette 14ème législature se penche de manière intrépide sur une loi qui amnistie les faits pour lesquels ces deux pontes de l’opposition sénégalaise ont été privés de leurs droits civils et politiques. Une telle amnistie, certainement, ouvrirait le jeu démocratique qui jusque là est sélectif voire cloisonné.
Cependant, il faudra souligner que parler de loi d’amnistie ne saurait nullement signifier impunité. Dans la mesure où à la lumière( des déroulements) des procès de ces deux personnalités, nous avons constaté, tous ensemble, avec la Cour de justice de la CEDEAO, des erreurs dans la procédure, des vices de procédure. Par conséquent, le verdict étant déjà prononcé pour corriger ces injustices là, nous insistons sur le fait que la 14ème législature devra de facto se pencher sur une loi pour amnistier ces deux << K >>.
Mais Dr, on s’attendait à ce que vous parliez de la suppression du HCCT et du CESE?
C’est vrai qu’actuellement beaucoup spéculent sur la suppression du HCCT et du CESE. Cependant, il faut savoir que pour la suppression de ces institutions, il faudrait que l’Assemblée nationale vote une loi organique. Et les lois organiques ont leur réalité par rapport au nombre et le quorum à atteindre. Autre élément de taille, qu’il ne faut pas ignorer par rapport aux lois votées à l’Assemblée nationale, c’est la promulgation de la loi adoptée qui, discrétionnairement, est laissée à l’appréciation du Président de la République. Et cela, au regard de ses pouvoirs exceptionnels, il est le seul habilité à promulguer une loi. Par conséquent, pour dire simple, si la loi organique portant suppression de ces deux institutions est votée et adoptée par l’Assemblée nationale, une fois qu’ elle sera adoptée et déposée sur la table du Président de la République, ce dernier peut décider de ne pas la promulguer.
Au demeurant, tant que ce dernier décidera de la vie de ses institutions, à n’en pas douter, elles resteront dans notre corpus institutionnel. En réalité, nous pouvons constater que (le HCCT et le CESE) peuvent être, si le Président le souhaite, comme une forteresse inexpugnable pour l’opposition.
Ces deux instances pourraient être supprimées, en définitive , lorsque le Président Khalifa Ababacar Sall accédera à la magistrature suprême et déclinera, à ce titre, le projet de société politique qu’il a l’ambition de réaliser au Sénégal, ou évidemment un autre de l’opposition.
Donc, pour vous, le Président de 2024 sera Khalifa Ababacar Sall ?
Sans nul doute, nous sommes convaincue que Khalifa Ababacar Sall est le candidat idéal pour redresser le Sénégal et le mettre dans le chemin de la transparence, la prospérité… Il a les atouts pour redorer le blason du Sénégal sur beaucoup de dossiers qui, aujourd’hui, posent sérieusement problèmes aux sénégalais. Pour les nombreux défis qui attendent le futur Président, nous pensons qu’il sera à la hauteur pour les relever avec brio et efficacité.
Une dernière question Docteur, qu’est-ce qui attendent donc de manière urgente les députés de la 14ème législature ?
Je vais, certainement, vous décevoir par ma réponse. Mais, comme, il a été susmentionné, il me semble que dès leur entrée en fonction, ils devront se pencher sur une loi d’amnistie. Et après, les priorités doivent être l’étude du projet de budget parce que le budget sera bientôt mis en examen durant les trois derniers mois de l’année comme prévu par la loi: octobre novembre et décembre. Donc cette législature qui sera installée à la fin de l’année, devra essayer de s’imprégner des dossiers des programmes ficelés lors des débats d’orientation budgétaire durant le mois d’avril. Elle devra également mesurer les projets de programme qui seront inclus dans le budget de 2023. Ce sera très difficile pour eux d’apporter des correctifs. Ça, il faut le mentionner de toutes évidences car les débats d’orientation budgétaire sont déjà passés mais ils pourront toujours procéder à des amendements, essayer de voir mais surtout de s’imprégner de ce qui les attendent en 2023.
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