Le Think-tank panafricain, LEGS-Africa a organisé, vendredi 13 janvier à Dakar, en partenariat avec le REVOCAP un atelier de partage des expériences de résilience de la communauté face à la pandémie du Coronavirus.
Cet atelier de présentation des résultats est le fruit d’une étude menée à Mbour, chez les pêcheurs, à Thiès, chez les agriculteurs et à Guédiawaye, chez les commerçants. Elle a été menée par une équipe composée de plusieurs disciplines avec le soutien financier du cabinet Oxlade. Son objectif est de mettre en lumière les stratégies communautaires de résilience, les réponses psychosociales et l’accès à la justice pendant la période de COVID-19 au Sénégal.
Dans un communiqué reçu à la rédaction du groupe BUSIC, LEGS Africa a rappelé qu’il amorcé un travail de redevabilité active de la gouvernance sanitaire au Sénégal, à travers son projet de Redevabilité active de la gouvernance sanitaire, économique et sociale de la Covid-19. Cette initiative a permis, selon la même source, de produire de la connaissance à travers une étude d’évaluation et de perception de la gouvernance de la pandémie au Sénégal et de documenter les expériences sociales des populations.
Lors du début de la pandémie du Coronavirus, le Sénégal a mis en place un fond Force Covid-19 pour atténuer la progression du Coronavirus, soutenir les victimes du virus et appuyer les institutions dans la campagne de lutte contre la pandémie. Il a, ainsi, grâce à la collaboration des personnes physiques et morales de bonnes volontés, pu mobiliser plus de 1000 milliards de FCFA.
Selon les résultats de cette étude, plus de 97% des sénégalais travaillant pour leurs propres comptes n’ont pas bénéficié du soutien de l’Etat. Les personnes handicapées et les couches vulnérables ont été également oubliées dans la répartition du fonds. Le personnel sanitaire a aussi subit une forte discrimination dans le traitement des avantages financiers.
Malgré cette situation et l’augmentation de la pauvreté, les ménages sénégalais ont réussi à maintenir le financement de leurs besoins vitaux, leurs enfants à l’école et leurs activités génératrices de revenu.
Le Président de LEGS-Africa a soutenu que les femmes ont été les plus dynamiques dans la résilience à la pandémie. Elles ont en dépit de la baisse de leurs revenus et subsistances pu continuer l’entretien de leurs ménagés même si les comportements sociaux n’ont pas changé.
Elimane Haby Kane a souligné l’absence d’étude sur l’impact de la pandémie du Coronavirus sur la santé mentale au Sénégal.
La Cour des Comptes a publié un rapport sur la gestion du fond Force Covid-19. Ce rapport a montré des pratiques de corruption organisées par des ministères et directions. Ce qui révèle le manque de patriotisme et de civisme au Sénégal.
La Directrice Exécutive du Réseau des Volontaires Communautaires en Appui au Personnel de santé a appelé les autorités sanitaires à faire une cartographie des initiatives mises en place pour appuyer les institutions de la sante dans la lutte contre la pandémie. Mariame Soda Ndiaye a lancé un plaidoyer à l’endroit des autorités sanitaires pour la mise en place d’une cellule psychosociale pour soutenir les victimes, l’actualisation du code de la santé publique et la réalisation d’un documentaire sur le travail des acteurs communautaires.
Le REVOCAP est une structure communautaire qui travaille dans le soutien des décideurs sanitaires pour atteindre leurs cibles. Il réunit des centaines de jeunes volontaires engagés dans la vulgarisation des actions initiées par le gouvernement.
Professeur Seydi, Brahim Seck du forum civil et plusieurs cadres du Ministère de la Santé et de l’Action sociale ont pris part à cet atelier.
Par Oumar Ba et Mamadou Gaye