Le Sénégal a découvert plus de 930 milliards de mètres cubes de gaz et plus 2 milliards de barils de pétroles qui seront exploités dans les trente prochaines années. Pour connaître les attentes des entreprises qui évoluent dans la distribution des produits pétroliers, la rédaction de Weer Bi a rencontré Mouhamed Abdallahi Seck, Directeur général de Sahel Distribution, représentant des pétroliers au niveau du patronat et du patronat au niveau du Comité national du Suivi du Contenu local. Le Président de l’Association Sénégalaise pour le Développement de l’Énergie en Afrique (ASDEA) et Administrateur de l’Institut Africain de l’Énergie (IAE) plaide pour la transformation locale des produits pour renforcer sa disponibilité et les performances du Sénégal.
Comment est structuré le marché de la consommation des produits pétroliers au Sénégal ?
La capacité nominale de la Société Africaine de Raffinage, (SAR) est estimée à près de 1 500 000 tonnes par an. La consommation du Sénégal en énergie est de 2 600 000 tonnes par an. 30 % de cette consommation est destinée à la génération de l’électricité.
Le Sénégal importe une quantité additionnelle évaluée à un million de tonnes par an. Elle est destinée principalement au Mali et aux autres pays de la sous région.
Combien d’acteurs sont dans la distribution des produits pétroliers au Sénégal ?
La distribution des produits pétroliers est assurée par des sénégalais. Le pays compte environ 80 distributeurs et un réseau de 1 100 prestataires.
Qu’est ce que les entreprises qui évoluent dans la distribution des produits pétroliers attendent des projets pétroliers et gaziers du Sénégal ?
Le Sénégal dépend des importations pour satisfaire ses besoins en produit pétrolier. Ce qui explique le poids de la facture du produit pétrolier du pays. Aujourd’hui, les entreprises réclament la disponibilité du produit pour éviter les pénuries du produit.
Les entreprises de distribution des produits pétroliers s’approvisionnent auprès de la SAR qui, à son tour, importe le produit. Avec des chocs économiques, les produits pétroliers enregistrent souvent des perturbations et touchent les consommateurs. C’est pourquoi, elles demandent aussi l’accessibilité des produits et la baisse des prix des différents produits.
Pour renforcer la performance des entreprises nationales, il faudrait que le Sénégal arrive à raffiner ses produits au niveau de la SAR. Par ailleurs, la Société Africaine a déjà augmenté ses capacités de stockage et techniques pour pouvoir traiter le brut. Si le pays arrive à traiter le brut ou à fournir la SAR exclusivement avec ce produit, les autorités vont limiter les importations.
Quelle place occupent les entreprises sénégalaises dans la distribution des produits pétroliers ?
Les entreprises pétrolières sénégalaises occupent sur le plan de la distribution une place importante. Sa part est estimée à 50 %. Dans le secteur de la pêche, les sénégalais sont majoritaires. Ils sont passés à 60%, ces dernières années.
Comment la production pétro-gazière va agir sur les prix du transport ?
Si on considère que les grèves dans le secteur des transports sont liées à l’augmentation du prix du pétrole, la diminution des prix du carburant doit normalement pousser les acteurs du transport à revoir à la baisse les prix des services du transport.
Si on arrive à raffiner le produit au Sénégal, les entreprises de distribution ne payeront plus les coûts liés à l’importation des produits pétroliers. Avec le raffinage du pétrole brut au Sénégal, le marché national va engendrer de la compétitivité et un gain considérable sur le transport.
Aujourd’hui, l’objectif des entreprises sénégalaises est de conquérir le marché international en proposant un produit de qualité. Ce qui va permettre de booster nos exportations.
Un Etat gagnerait plus en exportant ses produits qu’en consommant. Parce que les exportations génèrent de la devise. En vendant ce produit, il gagnerait plus qu’en donnant aux sociétés nationales.
Est-il possible d’avoir une augmentation des emplois avec l’exploitation du pétrole et du gaz ?
En réfléchissant Oil and Gaz, si aujourd’hui on arrive à pousser nos jeunes à intégrer les filières scientifiques et techniques, les sociétés auront la possibilité de recruter des jeunes sénégalais pour l’exécution de leurs projets et ainsi lutter contre le chômage.
Par exemple pour soutenir la promotion des emplois locaux, un opérateur a recruté 35 sénégalais pour faire des formations au métier du pétrole et du gaz. Ces jeunes sont devenus opérationnels et contribuent à la lutte contre le chômage et à la création de la valeur ajoutée.
Avec l’arrivée du FPSO, un navire qui va faire le traitement du pétrole brut, il y aura beaucoup de jeunes sénégalais qui vont y travailler. La loi sur le contenu local pousse les entreprises locales à tirer profit de l’exploitation du pétrole et du gaz.