A l’occasion de la 46ème Assemblée générale de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (FANAF) qui se tient à Dakar du 23 au 25 mai 2022, la Directrice générale de la plus grande école de formation spécialisée en assurance et en actuariat du Sénégal (Institut interafricain de Formation en Assurance et en Gestion des Entreprises) a accordé à Keur Massar Actu une interview pour faire une analyse de la situation du secteur de l’assurance, du taux d’insertion professionnelle sur le marché et de l’impact de pandémie du coronavirus sur le secteur de l’assurance.
Keur Massar Actu : Qu’est ce qui explique la présence de l’IFAGE à la 46ème AG de la FANAF ?
Madame Rokhaya Kandji : Chaque année, il est tenu dans un pays africain l’Assemblée générale de la FANAF. Cette année, c’est la 46ème Assemblée générale de la FANAF en présentiel et en ligne. Le Sénégal a l’honneur d’accueillir cette grande rencontre du secteur financier, en l’occurrence celle de l’assurance.
Aujourd’hui, IFAGE est présent en tant que institut de formation spécialisé en assurance, en actuariat pour renforcer le rôle prépondérant qui est la formation en assurance et en actuariat dans le développement du secteur financier.
Quel est le taux d’insertion professionnelle dans le marché de l’assurance ?
Aujourd’hui, le taux de pénétration de l’assurance est inférieur à 2%. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui la formation occupe une place très-très importante dans le développement du secteur. Il y a des renforcements de capacités qui sont effectués chaque année pour les sociétés d’assurances. Et le taux d’insertion professionnelle pour cette année, par exemple, à notre niveau est de 95% en licence et en Master.
Comment les entreprises d’assurance ont pu faire face à la pandémie du coronavirus ?
La pandémie du Covid-19, c’est vrai, a été aujourd’hui quand même un élément perturbateur quant à l’économie nationale et internationale. Mais grâce à des plans de résilience adaptés au niveau des compagnies d’assurances, certaines entreprises ont quand même réduit l’impact de la pandémie au niveau de leurs chiffres d’affaires. Par exemple, des entreprises qui avaient des garanties d’exploitation ont pu l’utiliser pour pouvoir faire face à plusieurs défis et notamment à celui de la relance post-covid.
Quelles sont les initiatives prises par les acteurs de l’assurance pour éviter que cette situation due à la pandémie se reproduise ?
Aujourd’hui, on a parlé des risques systémiques. Ce n’est pas anodin. On a aussi parlé de la gestion des risques. Qui dit gestion des risques parle de gestion des risques, justement, sanitaires et catastrophiques. Le risque zéro n’existe pas. Ces risques là n’étaient pas calculés. Je pense qu’aujourd’hui les assureurs et le gouvernement en ont pris conscience parce qu’ils savent que ces risques là peuvent se reproduire à n’importe quel moment. Ils en ont beaucoup parlé et sont en train de réfléchir aujourd’hui à des plans de continuité en termes de gestion des risques qui leurs permettront de faire face à leurs engagements envers leurs clients mais aussi envers l’Etat. Et c’est très important.
Quelle est la place de l’actuariat dans le secteur de l’assurance et dans la formation à L’IFAGE ?
Pour la journée de demain (ndlr : mercredi 25 mai), nous allons parler de l’actuariat dans la table ronde. Nous avons plusieurs experts qui viennent du Sénégal, du Cameroun, de la France et c’est très important. Parce que aujourd’hui nous avons des actuaires qui sont à la base de la tarification au niveau des produits d’assurance et de banque pour pouvoir éviter les risques de faillite et de perte au niveau de ces entreprises en cas de sinistre ou en cas de problème.
Donc la place de l’actuariat est primordiale au sein d’une compagnie d’assurance, d’une banque et de toute entreprise de prévoyance et de CSS.
Aujourd’hui, je pense que c’est très important que l’IFAGE ait pensé à cette formation. L’Etat du Sénégal même est en train de réfléchir à cette thématique liée à la gestion des risques, aux problématiques stochastiques et actuariaires.
Par Oumar Ba
Rédaction : 77 586 58 43
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