Dakar, la capitale de la République du Sénégal a abrité, ce jeudi 2 novembre, un symposium de plaidoyer et de partage des résultats de recherche clinique en faveur des Nouveaux nés Petits et Vulnérables.

« Nous sommes là aujourd’hui pour présenter les résultats des travaux de recherche de la série Lancet qui sont menés depuis quatre ans. Aujourd’hui, au niveau de l’Afrique francophone, c’est le Sénégal qui abrite cette importante activité. L’objectif de cet symposium, c’est de partager les données en ce qui concerne les petits nouveau-nés vulnérables », a expliqué Amadou Doucoure, Directeur de Santé de la mère et de l’enfant du Ministère de la Santé et de l’Action sociale.

« Au Sénégal, d’importants efforts ont été faits en termes de santé néonatale. Ce qui s’est traduit par une diminution de [cette] mortalité néonatale. Force est de constater que cette diminution, même si elle a eu lieu, est lente », a-t-il ajouté.

En 2015, le Sénégal était à 21 pour 1 000 naissances vivantes. En 2017, il et passé à 28. Aujourd’hui, il est à 21 pour 1 000. Le Sénégal s’est engagé à atteindre en 2030, 12 pour 1000 naissances vivantes.

Selon le Directeur de Santé de la mère et de l’enfant, ces lenteurs sont liées à plusieurs facteurs dont la prévention (consultation prénatale de qualité), la disponibilité des ressources de qualité, et la prise en charge.
Dans le monde, 25 % des bébés naissent trop tôt ou trop petits. Il est de 12 % au Sénégal.
Likak Research est choisi par la Children’s Investment Fund Foundation CIEF, la Bill and Melinda Gates Foundation, leurs sponsors et leurs partenaires pour organiser cette rencontre, une des quatre événements régionaux de plaidoyer. Elle vise à sensibiliser les acteurs clefs en Afrique subsaharienne francophone, en Afrique subsaharienne anglophone, en Asie du Sud et en Amérique latine sur le fardeau et les possibilités de prévention des petits nouveau-nés vulnérables (SVN).

Le CIEF a, dans ce cadre, financé deux investissements pour soutenir le développement d’une série de cinq articles sur les SVN qui seront publiés dans The Lancet. Dans cette série, le concept de SVN et son importance pour la santé infantile mondiale seront présentés (i), les estimations mondiales et nationales pour différents prototypes seront connues (ii), les dernières données sur les mécanismes biologiques conduisant à un retard de croissance fœtale et une naissance prématuré seront établies (iii). Les interventions fondées sur des données probantes et les voies de mise en œuvre dans le cadre des soins prénatales (ANV) (iv) et un appel à l’action (v) seront lancés.

Selon l’Enquête Démographique de Santé (EDS) de 2019, le taux brut de natalité était de 34,0 pour 1000 avec une disparité selon le milieu de résidence de 29,2 pour 1 000 en milieu urbain et 37,8 pour 1 000 en milieu rural.

Dans le monde, 1 bébé sur 4 naît soit trop petit ou trop tôt. Ils courent le risque de mourir au cours du premier mois de leur vie ou plus tard selon les experts.

Au Sénégal, en 2017, le taux de prématuré (bébé né avant 37 semaines révolues de grossesse) évalué par un poids inférieur à 2,5 kg à la naissance était estimé à 12 %.

Selon Docteur Élisabeth A. LIYONG Diallo, fondatrice de Likak Research, les résultats des travaux ont fait état des recommandations liées aux suppléments en nutrition pour les femmes enceintes, des visites de meilleures qualités pour les femmes enceintes, le renforcement du staff qualifié dans les zones rurales. Elle a rappelé la nécessité de la disponibilité des données sur le nombre de mort-né dans les maisons familiales.

Au Sénégal, le taux de couverture de consultation prénatale est estimé à près de 65 %.

La série de Lancet SVN sera lancé lors de la première conférence bisannuelle internationale sur la santé maternelle et néonatale (IMNH) qui est prévue du 8 au 11 mai 2023 au Cap. Près de 2 000 parties prenantes du monde entier sont attendus.

Par Oumar Ba (weerbijournal@gmail.com)

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