La commune de Jaxaay-Parcelles du 46ème département du Sénégal est toujours confrontée aux inondations qui deviennent un éternel combat. A moins de six mois du début de la saison des pluies, la rédaction de Weer Bi et de Keur Massar Actu a effectué une visite sur le terrain pour constater de visu les dégâts occasionnés par les inondations dans les parcelles assainies qui ne disposent pas d’assainissement.

Le département de Keur Massar est confronté depuis près de deux décennies aux inondations. Ces dernières sont devenues plus graves, ces dernières années, avec le changement climatique. La croissance démographique et l’augmentation des infrastructures ont également contribué à l’utilisation des bas-fonds pour la construction d’habitats. Ce qui provoque souvent, en cas de fortes pluies, des dégâts.

A l’Unité 15 des Parcelles Assainies, commune de Jaxaay-parcelles, les habitants ont vécu cette année la même situation que celle de l’hivernage 2021. Ils ont, pendant plusieurs semaines, cohabité avec les eaux de pluies.

Fatou Faye habite à Unité 15 dans une maison en étage depuis 2012. Venue avec sa famille pour fuir les inondations de la banlieue, cette mère née en 1955, n’a vécu que deux ans à l’abri des inondations. Puisque les difficultés ont commencé en 2014.

« Nous vivons une situation très difficile depuis l’an 2014 pour dire la vérité. Pendant toutes les saisons des pluies, nous ne pouvions pas sortir à causes des eaux qui occupaient toute la cité », a-t-raconté.

Avec les pluies, les routes deviennent impraticables. Pour traverser certaines ruelles, les habitants créent des ponts de fortune. Ils amènent des briques creuses qui seront superposées pour faciliter la mobilité des personnes et des biens avec, bien sûr, des risques. Les personnes âgées qui essayent de traverser tombent souvent dans les eaux usées. « J’ai tombé à deux reprises quand j’ai voulu utiliser les brique pour sortir. C’est pourquoi depuis lors je ne sors plus », a dit Fatou Faye.

Ayant subi de lourdes conséquences des inondations en 2022, Mamadou Badji, marié et père de deux enfants, se prépare dès à présent pour éviter que pareille situation ne se reproduise. Locataire à l’Unité 19, il a déjà mobilisé près d’un demi-million de FCFA pour la réparation de la maison et l’installation des tuyaux pour l’évacuation des eaux en cas de pluie. Avec cette somme, il a pu acheter des sacs de ciment, du matériel dont il a besoin et des camions de gravier pour remblayer la devanture de sa maison.

Cette solution, le remblaiement qui nécessite beaucoup d’efforts financiers, est pratiquée par plusieurs locataires à Jaxaay-Parcelles victimes des inondations. Ceux qui n’ont pas les moyens sont condamnés à attendre, peut-être, l’appui des autorités locales ou politiciens qui à chaque événement douloureux viennent servir des promesses.

Plusieurs propriétaires de titres fonciers qui avaient acheté des terrains en vue de construire des maisons ont finalement abandonné leurs projets. Les eaux de ruissellement qui détruisent les fondements sont les principales causes.

A l’Unité 15, un locataire et sa famille ont été obligés durant des semaines, pour sortir de leur maison, d’escalader les murs de la maison d’à côté avec tous les risques et dangers. Ils passent par leurs escaliers sautent sur les murs et entrent dans la maison voisine pour sortir.

« C’est très difficile avec ces inondations qui sont devenues récurrentes. Nous habitons aux Parcelles assainies. Mais, nous n’avons pas d’assainissement. Les populations sont, souvent, coincées. Les ne peuvent rouler dans cette zone à cause des eaux qui occupent tout le quartier », a expliqué Momar Mbaye.

Le délégué de quartier de U15 a, cependant, constaté une amélioration par rapport aux années passées à cause des interventions des autorités par l’intermédiaire de l’Agence de Développement Municipal avec l’installation des électropompes et la construction de bassins et des canaux d’évacuations des eaux de pluies. C’est pourquoi, selon Monsieur Mbaye, cette année les habitants n’ont pas déserté leurs maisons pour chercher refuse ailleurs.

Selon nos interlocuteurs, le maire de la commune n’a ménagé aucun effort pour atténuer les souffrances des populations et soutenir les victimes. Abdoul Aziz Diané a mobilisé plusieurs équipes dotées des équipements composés de motopompes et d’autres instruments en dépit de ses maigres moyens financiers et techniques pour limiter les dégâts.

By Oumar

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