Des experts du droit fiscal, de l’économie des finances publiques et des membres de la société civile se sont rencontrés, mercredi, à Dakar pour discuter de la problématique de la mobilisation des recettes fiscales.

« Il y a de façon générale un constat de déficit de mobilisation de ressources fiscales en Afrique en général et au Sénégal en particulier », a rappelé Abdoul Aziz Kebe.

Il prenait part à la journée d’études et de réflexions scientifiques organisée par le CERIF,  la Direction générale des Impôts et des Domaines et l’International Budget Partenership (IBP). Les réflexions ont été axées sur le thème : « Regards croisés sur la mobilisation des ressources fiscales à travers le programme Yaatal ».

Au Sénégal, la DGID a estimé que sur plus de 1,6 millions de logements recensés (…) le nombre de cotes soumis à la contribution foncière n’atteint pas 70 000 de sorte que l’impôt foncier ne représente que 0,3% du PIB.

Selon le Professeur Kebe, la faible mobilisation s’explique par le fait que la pression fiscale tourne autour de 17% . Ce que l’Etat du Sénégal est bien conscient mais qui n’arrive pas à relever le gap enregistré depuis des décennies.

Avec l’augmentation de la croissance démographique, le Sénégal aura besoin plus d’infrastructures éducatives, sanitaires et sécurité pour réaliser ses objectifs fixes à travers le Plan Sénégal Émergent. Pour participer au financement interne des projets, le gouvernement doit passer les citoyens à participer massivement à payer des impôts et ainsi augmenter ses recettes.

Par exemple, le Sénégal a un besoin de 42 520 salles de classes supplémentaires au primaire pour réussir la scolarisation universelle à l’horizon 2023.

« Le programme Yaatal ne constitue qu’une déclinaison de cette mission stratégique de l’Etat du Sénégal, élargir l’assiette pour accroître les services publics en termes de qualité », a-t-il ajouté.

Les recettes fiscales du Sénégal proviennent pour la plupart de la consommation des ménages (70%). Pour changer la donne, Abdoul Aziz Kebe suggère une augmentation des impôts au niveau du foncier, de l’agriculture et des services de la banque tout en maîtrisant la variation du côté des ménages.

Par Oumar Ba

By Oumar

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