L’enseignant chercheur à l’EBAD de l’Ecole de Bibliothécaires Archivistes et Documentaliste de l’UCAD a alerté, vendredi 7 juin à Dakar, les nouvelles autorités du pays sur les agressions des archives nationales du Sénégal.

« Les archives dans notre pays sont exposées à de multiples agressions. D’abord, il y a eu des actes de vandalisme avec les saccages des centres d’état civil ces dix dernières années. Ensuite, il y a la destruction des archives par des personnalités accusées de malversations. Il y a aussi les mauvaises conditions de conservation des archives », a expliqué Monsieur Ahmeth Ndiaye.

Il animait une conférence sur le thème : « Archives et bonne gouvernance » organisée à l’occasion de la semaine internationale des archives du 3 au 9 juin. Cette rencontre, en hommage à feu Babacar Ndiaye, Directeur des archives du Sénégal de 2008 à 2012 est une invitation de la Direction des archives du Sénégal.

« Les archives nationales ont été délocalisées et se trouvent dans des conditions d’insécurité. Il urge de mettre en place une véritable politique de sécurisation des archives du Sénégal. Les archives nationales, comme institution nationale, doivent réunir toutes les conditions pour remplir leurs rôles de leader, scientifique, technique et régalien » a-t-il ajouté avant de demander au Président de la république et à son premier ministre de tout mettre en œuvre pour la sécurisation de ces archives. « Par ce que toute la vie de la nation se trouve dans les archives et sécuriser les Archives, c’est aussi un acte de bonne gouvernance », a-t-il justifié.

Au Sénégal, les populations ne sont pas trop intéressées au contenu des archives pour avoir des informations sur les faits de la société depuis la création de l’Afrique Occidentale Française. Les archives jouent un rôle important dans l’éducation de la jeunesse.

« Il faut que les archives nationales soient intégrées dans la programmation au plan national. Dans le cadre d’une nouvelle politique, elles doivent tout faire pour être ouvertes à tout le monde. Ce que nous avons fait par le passé mérite d’être mis à jour. Les archives nationales se sont toujours investies dans le domaine de la politique éducative. Il faut qu’elles disposent des moyens pour que le service éducatif soit mis à la disposition de la jeunesse pour le connaissance de son histoire », a-t-il suggéré.

Avec les technologies de l’information et de la communication,

« On est obligé de nous aligner en prenant en compte que nous sommes dans une tradition écrite et ce n’est pas demain qu’on arrivera à l’administration numérique. Nous sommes obligés de nous adapter », a explique la Directrice des Archives du Sénégal.

Depuis les indépendances, les archives du Sénégal peinent à trouver un bâtiment dédié. Selon Madame Fatoumata Cisse Diarra, sans bâtiment dédié, il est quasiment impossible de dérouler une politique archiviste.

Au Sénégal, tous les présidents qui se sont succédé ont eu des projets pour une meilleure protection des archives nationales. La dernière initiative du président sortant était un projet intégré de construction de la maison des archives et de numérisation de fonds documentaires des archives nationales.

La maison d’archive de l’Afrique Occidentale Française a été hébergée au building administratif réceptionné en 1954. En 1973, le Président Léopold Sédar Senghor avait décidé de construire une école des archives sans succès. En 1995, le Président Abdou Diouf avait promis de créer une école des archives et avait posé la première pierre mais le projet n’avait pas aboutit. Son successeur SEM Abdoulaye Wade avait également un projet de construction d’une bibliothèque nationale avec une annexe pour les archives du Sénégal. Lui aussi n’a pas pu faire l’exception. Macky Sall avait un projet d’une maison des archives à Diamniadio avant de quitter le pouvoir. Ici encore, le projet n’ pas été une réussite.

Par Oumar BA, weerbijournal@gmail.com

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